Les marchés européens s'apprêtent à se remettre de leur recul de vendredi. Ce matin, les places boursières asiatiques ont été négativement impactées par les mauvaises nouvelles en provenance des Etats-Unis ; la qualité des résultats de JPMorgan et une confiance des consommateurs inférieure aux attentes. Les investisseurs européens seront livrés à eux-mêmes car les marchés américains sont fermés en raison du Martin Luther King Day. A Paris, Casino sera sur le devant de la scène après l'annonce de la nationalisation de sa filiale vénézuelienne, Exito.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay note la formation d'un grand corps noir de 75 points qui avale les 2 petites bougies précédentes. La résistance graphique a été légèrement dépassée en séance avant le violent décrochage du marché parisien. Le support graphique situé à 3978 points a été enfoncé en clôture avec une hausse du volume qui atteint les 4,4 milliards d'euros : cet élément négatif fragilise la configuration. L'analyse des chandeliers japonais montre un avalement baissier, signe que les intérêts vendeurs reprennent l'initiative. Les cours testent maintenant la moyenne mobile courte. Pour les jours qui viennent, le bureau d'études DayByDay maintient son avis négatif sous les 4030 points, le prochain objectif se situe maintenant à 3920 points.
Les valeurs à suivre
CARREFOUR
Carrefour (+ 3,57% à 35,83 euros) a connu la plus forte progression de l'indice CAC 40 vendredi. Le distributeur a annoncé que son résultat opérationnel 2009 s'inscrirait dans le haut de sa fourchette d'objectifs à environ 2,775 milliards d'euros. Carrefour a également rassuré les investisseurs en dévoilant des ventes pour le quatrième trimestre en ligne avec les attentes. Celles-ci ont atteint 26 milliards d'euros, en hausse de 1,2% à taux de change constants. Sur son principal marché, la France, les ventes ont été quasi stables à 11,15 milliards d'euros.
CASINO
Le président vénézuélien Hugo Chavez a confirmé la nationalisation d'Exito, une chaîne de supermarchés appartenant à Casino. Le dirigeant de Caracas reproche à la filiale du groupe français d'avoir spéculé sur les prix après la dévaluation du bolivar. "A cause des multiples violations des lois vénézuéliennes, la chaîne Exito appartiendra désormais à la république, c'est une décision irrévocable", a déclaré Hugo Chavez lors d'une allocution télévisée hebdomadaire reprise par Reuters. Il accuse les supermarchés Exito d'avoir augmenté leurs prix pour compenser la dévaluation du bolivar.
PEUGEOT
Peugeot a connu l'une des plus fortes baisses du marché parisien vendredi (- 3,62% à 25,70 euros). Les investisseurs ont profité de la publication des immatriculations de voitures particulières en Europe à fin décembre pour prendre une partie de leurs bénéfices. Pourtant, les chiffres publiés par l'Association européenne des constructeurs d'automobiles (Acea) étaient attendus. Les immatriculations ont progressé de 16% en décembre à 1,07 million d'unités en Europe (29 pays). Sur l'ensemble de 2009, elles accusent un repli de 1,6% à 14,48 millions d'unités.
SECHE ENVIRONNEMENT
Séché Environnement a connu l'une des meilleures performances du marché parisien vendredi, soutenu par Oddo Securities. Le titre a ainsi gagné 1,94% à 61 euros. Selon une source de marché, le courtier parisien a relevé sa recommandation sur le spécialiste français de l'eau et des déchets d'Alléger à Accumuler avec un objectif de cours de 60 euros contre 45 euros auparavant.
Les chiffres macroéconomiques
Les marchés américains sont fermés en raison du Martin Luther King Day.
Ce matin, l'euro s'échange à 1,4379 face au dollar.
Vendredi à Paris
Les principaux indices européens ont clôturé dans le rouge, entraînés à la baisse après l'ouverture de Wall Street. Les résultats mitigés de la banque américaine JPMorgan et la déception sur le front de l'indice de confiance du consommateur américain ont plombé le moral des investisseurs. Dans la matinée, le marché s'était montré prudent dans l'attente de l'ouverture de la Bourse américaine. Aujourd'hui, le CAC 40 a reculé de 1,53% à 3 954,38 points, soit une chute hebdomadaire de 2,24%. De son côté, l'Eurotop 100 a chuté de 1,14% aujourd'hui à 2 236,21 points.
Vendredi à Wall Street
Les marchés américains ont fini en nette baisse en raison de l'accumulation de mauvaises nouvelles. Les investisseurs ont d'abord été déçus par le produit net bancaire et le niveau des provisions pour pertes sur les crédits à la consommation de JPMorgan. C'est ensuite la confiance des consommateurs qui n'a pas été à la hauteur de leurs espérances. Même les bons résultats d'Intel n'ont pas permis aux valeurs technologiques de tirer leur épingle du jeu. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 0,94% à 10609,65 points Le Nasdaq Composite a perdu 1,24% à 2287,99 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
BCE (Banque Centrale Européenne) : La Banque centrale européenne (BCE) se veut avant tout la gardienne de la stabilité des prix à moyen terme dans la zone euro (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce), afin de protéger le pouvoir d'achat et de contribuer à l'instauration d'un environnement économique favorable. La BCE et les banques centrales nationales des 12 pays de la zone euro constituent ce qu'on appelle l'Eurosystème. Les banques centrales des trois Etats de l'Union européenne n'ayant pas encore adopté l'euro (Danemark, Suède et Royaume-Uni) ne participent pas au processus de décision concernant la politique monétaire unique.
Organe de décision suprême de la BCE, le conseil des gouverneurs (composé des six membres du directoire de la BCE et des douze gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro) est habilité à fixer les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales et autres établissements de crédit peuvent obtenir de la monnaie (c'est-à-dire de la liquidité). Ces établissements jouent le rôle de canal de transmission de la politique monétaire vers l'ensemble des agents économiques. Ainsi, le conseil des gouverneurs pilote indirectement les taux d'intérêt pratiqués dans l'ensemble de l'économie de la zone euro, notamment les taux des prêts accordés par les banques commerciales aux ménages et aux entreprises et les taux de rémunération des dépôts des épargnants.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.