Le titre Citigroup abandonne 7,54% à 3,18 dollars après une série de mauvaises nouvelles. Le Trésor américain a annoncé sa décision de remettre à plus tard la vente des cinq milliards de dollars d'actions Citigroup qu'il détient. En effet, les nouvelles actions vendues par Citigroup pour rembourser les 20 milliards de dollars d'aides publiques du Tarp (Troubled Asset Relief Program) ont du mal à trouver preneur sur les marchés. La banque américaine a lancé une augmentation de capital de 17 milliards de dollars, et les titres émis ont du mal à s'écouler.
Citigroup a ainsi fixé le prix de ces actions à 3,15 dollars, contre un cours actuel de 3,5 dollars environ. Le Trésor, qui souhaitait un prix d'émission de 3,25 dollars, perdrait de l'argent s'il cédait ses titres aujourd'hui. Washington a donc décidé de ne pas la part de 34% qu'il détient au capital de Citigroup avant les 3 prochains mois.
Mais ce n'est pas tout : Citigroup est également pénalisé par l'annonce d'un conflit qui l'oppose au fonds souverain d'Abou Dhabi. L'émirat accuse la banque américaine de «déclarations frauduleuses» suite à un achat d'obligations convertibles en 2007.
La plainte de l'Adia (Abu Dhabi Investment Authority) vise à annuler l'acquisition de 7,5 milliards de dollars d'actions ordinaires Citigroup, qui risquent de lui faire enregistrer une perte colossale. En effet, le nombre d'actions que l'Adia recevra au terme de la transaction sera calculé sur la base d'un cours de plus de 30 dollars, alors que le titre Citigroup a fondu à 3,57 dollars sous l'effet de la crise.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon la Banque centrale européenne (BCE) les perspectives de profitabilité des banques de l'Union Européenne en 2009 restent très incertaines. La nouvelle augmentation probable du provisionnement des pertes sur créances pèse sur les résultats. Ces pertes pourraient atteindre leur niveau le plus élevé fin 2009. Moody's maintient sa perspective « négative » sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. Face à un certain nombre de défis, ces banques vont devoir s'adapter. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.