L’effort est relatif et non contraignant. Après une longue période de revendications, la Chine a finalement accepté de se joindre à la bataille planétaire. Refusant de se laisser dicter sa conduite, l’Empire du Milieu s’est longtemps battu pour que les pays riches assument leur responsabilité de pollueurs historiques. Sans toutefois se fixer d’objectifs contraignant, par crainte d’impacter son modèle économique florissant.
Probablement une tactique pour que les pays riches revoient à la hausse leurs objectifs. Toujours est-il qu’à quelques jours du Sommet de Copenhague, la Chine est enfin entrée en guerre contre le réchauffement climatique. Mais dans une moindre mesure. Elle a en effet annoncé vouloir réduire de 40 à 45 % son intensité carbonique. L’intensité carbonique n’est pas une réduction globale des émissions de gaz à effet de serre, objectif contraignant. L’intensité carbonique se calcule en fonction du PIB. Loin d’être contraignant, ce procédé réduit en fait la hausse des émissions et non les émissions elles-mêmes. Pour ne pas ralentir sa croissance économique galopante, la Chine a donc décidé que pour chaque point de PIB, elle réduirait de 40 à 45 % ses émissions.
29 % des émissions mondiales
Or, selon des experts, les émissions de la Chine vont connaître un essor fulgurant durant les prochaines années. D’ici 2020, les émissions chinoises pourraient croître de 74 à 100 %. Nouvelle de mauvais augure qui pourrait être bien pire si le pays n’honore pas ses propres objectifs. Conditionnée également par une croissance économique de 8 %. « Avec 8 %, les émissions vont croître de 74 % », explique Emmanuel Guérin, coordinateur climat à l’Institut français du développement durable et des relations internationales. Selon ses calculs, la Chine émettrait 12,6 gigatonnes de CO2 équivalent (comprenant les autres gaz à effet de serre) en 2020. Soit une gigatonne de plus que le seuil maximum préconisé par l’économiste Stern, dans son rapport éponyme.
La Chine, actuellement premier pollueur de la planète, pourrait bien dépasser l’Union européenne, en termes de pollution par habitant, dès 2018. Au vu de la croissance économique attendue ces prochaines années, les émissions vont sensiblement augmenter, c’est un fait. Gageons que leurs faibles promesses soient au moins tenues.