Le rouble perdait du terrain mercredi matin, touchant son niveau le plus bas depuis le mois de septembre, plombé par la baisse des cours du pétrole et le recul des places boursières, selon des analystes.
Vers 08H00 GMT, le "panier" de devises qui sert de référence à la Banque centrale (composé à 45% d'euro et 55% de dollars) s'échangeait à 37,23 roubles, en hausse de 13 kopecks par rapport à la clôture de mardi.
A la même heure, le dollar valait mercredi 30,8 roubles (+54 kopecks par rapport à mardi) et l'euro 45,31 roubles (+52 kopecks).
Selon les analystes de Raiffeisenbank, la devise russe a été affectée par la baisse des cours du brut de ces derniers jours et la "correction des marchés boursiers internationaux", eux-mêmes plombés par un recul inattendu de la production allemande en octobre (-1,8%) et par la dégradation de la note de la dette de la Grèce par l'agence de notation financière Fitch.
Mardi, les prix du pétrole ont terminé en baisse pour la cinquième séance d'affilée à New York, sur fond de raffermissement de la monnaie américaine et d'inquiétudes pour une demande toujours faible aux Etats-Unis. Ceux-ci étaient toutefois orientés à la hausse mercredi matin dans les échanges asiatiques.
Par ailleurs, "aux facteurs négatifs externes s'ajoutent des facteurs internes, liés à la politique monétaire de la Banque centrale de Russie", estiment les analystes, expliquant que l'institution financière a acheté en octobre-novembre 23,5 milliards de dollars "empêchant un renforcement du rouble".
"C'est un rattrapage partiel et tout à fait normal de la hausse rapide qui s'est produite (récemment, ndlr)", a déclaré mercredi matin le conseiller économique du Kremlin, Arkadi Dvorkovitch, cité par les agences russes, ajoutant qu'il ne voyait "aucun risque systémique" dans cette tendance.
Le rouble s'était nettement affermi ces derniers mois, les investisseurs ayant retrouvé leur appétit pour le risque et renouant avec la pratique du "carry trade", qui consiste à emprunter à bas prix dans la devise d'un pays ou les taux sont faibles, comme les Etats-Unis, pour acheter ensuite des devises étrangères et réaliser des investissements potentiellement plus juteux ailleurs.