En plus de statistiques de premier plan sur l'économie américaine, la Bourse de New York va rester suspendue la semaine prochaine aux éventuelles conséquences des difficultés financières de l'émirat de Dubaï, qui ont coupé son élan en pleines fêtes de Thanksgiving.
Sur la semaine écoulée, l'indice phare de Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,09% à 10.309,92 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a lui reculé de 3,5% à 2.138,44 points tandis que l'indice élargi Standard & Poor's 500 a grignoté 0,01% à 1.091,49 points.
Fermée jeudi en raison de Thanksgiving, la place new-yorkaise a rouvert en pleine tempête sur les marchés financiers.
Dubaï a demandé un moratoire de six mois sur le remboursement des 59 milliards de dollars de dettes d'une de ses entreprises publiques-clés, Dubai World, entraînant un plongeon jeudi des principales places européennes et asiatiques.
"Ce n'est pas encore un défaut de paiement, c'est une petite crise financière, mais l'histoire nous dit que les petites crises financières peuvent devenir de grandes crises", prévient Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisors.
"Je ne serais pas surpris qu'il faille plus de temps que ce que l'on pense pour que la situation soit résolue, parce qu'elle soulève tant de questions", ajoute l'analyste, qui note que cette crise "intervient au moment où certains trouvent que le marché est surévalué".
Le Dow Jones, qui avait fini mercredi à son plus haut niveau depuis début octobre 2008, ne s'est cependant replié que de 1,48%, même si ce mouvement est à relativiser, de nombreux opérateurs ayant fait le pont.
"Le vrai test, ce sera lundi", estime Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
En début de semaine, les investisseurs ont été rassurés par la diffusion de nombreuses statistiques économiques, qui "continuent d'arriver dans le bon sens, bien que la plupart soit faiblement dans le bon sens", estime Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
"Tant que le scénario de reprise est toujours là, le marché continuera soit à monter soit à être soutenu", avance-t-il. "On ne peut pas penser à une correction quand on a dans la tête l'idée que les choses vont aller mieux".
Au chapitre des bonnes nouvelles, le marché a particulièrement apprécié de voir que le nombre de nouvelles inscription aux chômage aux Etats-Unis, mesuré sur une semaine, tombait sous 500.000 pour la première fois depuis septembre 2008.
Les progressions des dépenses de consommation des ménages, des ventes de logements neufs et anciens ont participé à alimenter l'optimisme.
Les indicateurs seront encore nombreux la semaine prochaine, avec comme point d'orgue vendredi les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, toujours suivis avec crainte, et alors que les investisseurs espèrent une stabilisation du marché de l'emploi.
Lundi sera publié l'indice d'activité dans la région de Chicago, mardi les chiffres des dépenses de construction et promesses de ventes de logements, et l'indice ISM d'activité dans l'industrie, jeudi l'ISM services.
"Tout le monde voudra savoir quelles sont les perspectives pour la saison des fêtes, à partir de ce qui s'est passé dans les magasins pendant le week-end", ajoute Craig Peckham, de Jefferies. "Cela donne une bonne idée du sentiment des consommateurs".
Le "Black Friday", au lendemain de Thanksgiving, lance traditionnellement la saison des achats pour les fêtes de fin d'année.