La Bourse de Paris a rebondi vendredi, le CAC 40 gagnant 1,15%, rassurée par la faible exposition des banques aux difficultés financières de Dubaï qui avaient affolé les marchés la veille.
L'indice vedette a gagné 42,22 points pour s'inscrire à 3.721,45 points, dans un volume de transactions de 3,768 milliards d'euros.
Les autres places européennes ont également rebondi: Francfort a pris 1,27%, Londres 0,99% et l'Eurostoxx 50 1,13%.
Jeudi, le CAC 40 avait chuté de 3,41% --sa plus forte baisse journalière depuis avril-- après la révélation de graves difficultés financières de Dubaï.
L'émirat a demandé mercredi un moratoire de six mois sur le remboursement des 59 milliards de dollars de dettes d'une de ses entreprises publiques-clés, Dubai World, les marchés redoutant une situation de quasi-faillite du pays.
Les marchés ont également craint une extension de ce risque aux banques et aux groupes de BTP, ce qui a précipité à la baisse les titres de ces deux secteurs.
Mais vendredi, certaines banques françaises ont révélé leur relative faible exposition à la dette de Dubaï. Calyon (Crédit Agricole) est exposée à moins de 300 millions d'euros, et Natixis (Groupe BPCE) à 35 millions d'euros.
"Alors que le secteur de la banque émerge à peine de la crise financière, l?enjeu réel semble finalement extrêmement limité", confirment les analystes du CM-CIC Securities dans une note.
Les banques françaises "avaient, pour le coup, largement devancé les marchés financiers dans leur appréhension du risque de +rupture+ dans cette zone", indiquent-ils.
Le marché parisien qui avait ouvert en baisse de 1,79% a ainsi regagné du terrain rapidement, revenant à l'équilibre en milieu de journée et augmentant ses gains dans l'après-midi, malgré l'ouverture en baisse de Wall Street.
Il s'est calmé vendredi, "persuadé qu'Abou Dhabi ne laissera pas tomber son voisin défaillant", a estimé Xavier de Villepion, de Global Equities, bien qu'aucun élément n'ait été rendu public ce vendredi.
"Le marché a été rassuré par la taille relativement modeste des enjeux (59 milliards de dollars)", comparé aux sommes levées par les banques, a également affirmé le vendeur, rappelant que l'émirat de Dubaï est "un état confetti".
Saluant une "alerte salutaire", il a jugé que cette crise invitera les investisseurs à se montrer plus prudents vis-à-vis des marchés émergents et à avoir une attitude plus sélective.
Les incertitudes sur la sortie de crise à Dubaï restent toutefois importantes et l'ouverture de la Bourse de ce pays du Golfe sera très surveillée lundi par les investisseurs, a-t-il nuancé.
Sur le front des valeurs, les bancaires bancaires, durement touchées jeudi, ont rebondi, à l'image de BNP Paribas (+2,10% à 55,14 euros), Société Générale (+1,93% à 46,50 euros) et Crédit Agricole (+1,74% à 14,03 euros).
Hors CAC 40, Natixis a bondi de 5,31% à 3,62 euros.
Le secteur du BTP et de la construction a retrouvé des couleurs: Lafarge a gagné 2,77% à 55,71 euros et Bouygues 1,15% à 33,48 euros.
D'une manière générale, les valeurs cycliques, les plus favorisées quand il y a un retour de l'appétit pour le risque, ont bien progressé, tandis que les défensives (biens de consommation, médias etc.) ont été un peu plus à la traîne.
Ainsi, ArcelorMittal a bondi de 4,38% à 25,99 euros et Total, première capitalisation du CAC 40, a avancé de 0,72% à 41,86 euros.
En revanche, le titre du groupe Lagardère a cédé 0,60% à 28,88 euros et le laboratoire Sanofi-Aventis 0,20% à 51,20 euros.