Renault et Avtovaz ont signé vendredi à Paris un protocole d'accord pour renflouer le constructeur russe en grande difficulté financière, prévoyant un investissement de 240 millions d'euros de Renault en technologie et matériels et un soutien financier accru de l'Etat russe.
L'Etat russe va porter son soutien à Avtovaz de 25 à 75 milliards de roubles (1,67 milliard d'euros) pour rembourser les dettes bancaires et couvrir les besoins de liquidités à court terme d'Avtovaz, ont indiqué les deux constructeurs dans un communiqué.
Renault va apporter de son côté l'équivalent de 240 millions d'euros en nature: transferts de technologie, machines, équipements et savoir-faire pour produire de nouveaux véhicules sur la plate-forme de la Logan.
L'objectif du plan de sauvetage est d'assurer une production annuelle de 900.000 véhicules à l'usine Avtovaz de Togliatti à l'HORIZON 2015 et de maintenir les parts de marché en Russie de Lada, la marque d'Avtovaz.
La production d'Avtovaz était de 800.000 véhicules en 2008, mais elle devrait se situer à 400.000 véhicules cette année alors que le marché russe a chuté de 50%.
Renault va aider Avtovaz à développer un nouveau véhicule économique et à mettre en place des productions de moteurs et boîtes de vitesse.
Le projet comporte en outre un volet social. La Région de Samara prendra en charge les coûts salariaux de 14.600 personnes qui seront transférées dans deux filiales d'Avtovaz et les activités sociales du constructeur russe seront transférées à des agences fédérales et locales.
Le protocole d'accord a été signé par Renault, Avtovaz et ses principaux actionnaires russes, Rosteknologuii et Troïka Dialog, en présence du Premier ministre russe Vladimir Poutine en visite en France et du Premier ministre français François Fillon.
Les accords définitifs devraient être signés en mars 2010.
Renault détient depuis février 2008 une participation de 25% dans Avtovaz, acquise pour un montant d'un milliard de dollars.
Les autres principaux actionnaires sont le holding public russe Rosteknologuiï qui détient 25,1% et la banque russe Troïka Dialog avec 24,8%.
Avtovaz, qui emploie un peu moins de 100.000 salariés, est confronté à une dette qui s'élevait à 62 milliards de roubles (1,4 milliard d'euros) au début octobre.