Le groupe français de médias et de télécoms Vivendi a annoncé vendredi soir avoir acquis le contrôle de l'opérateur brésilien GVT, qui était également convoité par l'espagnol Telefonica, et annoncé le lancement d'une offre publique sur la totalité du capital de GVT.
Vivendi a indiqué que, conformément à la réglementation brésilienne, il allait "lancer une offre publique obligatoire à un prix de 56 BRL sur 100% du capital de GVT à la suite de l?achat du contrôle de la société".
Cette offre valorise GVT à environ 7,2 milliards de reales ou 2,8 milliards d?euros, précise Vivendi dans un communiqué.
Le groupe français a indiqué avoir acquis 37,9% de GVT et des "options d'achat irrévocables" pour 19,6% supplémentaires.
Le nombre total d?actions acquises par Vivendi, incluant l?exercice des options d?achats, s?élève ainsi à 57,5% du capital et des droits de vote de GVT et 53,7% du capital entièrement dilué, a détaillé le groupe français.
L?offre publique de Vivendi sera lancée après son enregistrement par la CVM (Comissão de Valores Mobiliaros), l?autorité boursière du Brésil.
Le groupe français a acquis 29,9% du capital et des droits de vote de GVT, au prix de 56 reales par action auprès des fondateurs et actionnaires de contrôle de GCT, Swarth Investments et Global Village Telecom (Holland). Vivendi a en outre acquis auprès de tiers 8% supplémentaire du capital et des droits de vote de GVT.
D'autre part, Vivendi conclu avec des tiers des "contrats d?options d?achat d?actions irrévocables", qui lui donnent le droit d'acquérir 19,6% du capital et des droits de vote de GVT au prix d'exercice de 55 reales.
Le président du directoire de Vivendi, Jean-Bernard Lévy, cité dans le communiqué, a estimé que l'offre de Vivendi "à 56 BRL par action visant à acquérir le contrôle de GVT reflète la qualité exceptionnelle de cet opérateur et de ses équipes".
M. Lévy souligne que Vivendi "entend s'inscrire dans une perspective de long terme au Brésil, pays de plus de 190 millions d'habitants qui offre d'immenses opportunités de croissance".
Le groupe français veut notamment "développer rapidement (GVT) dans les régions où il est actuellement peu ou pas présent". GVT est le "premier opérateur alternatif de télécommunications au Brésil" et "connaît une croissance de l'ordre de 30% par an", note M. Lévy.
Jean-Bernard Lévy observe également que "le projet d?acquisition de GVT correspond parfaitement à (la) stratégie de développement (de Vivendi) dans les pays à forte croissance".
"Comme il l'a fait il y a quelques années au Maroc, Vivendi s'engage dans un investissement important et durable au Brésil, qui permettra à court et à long terme de créer de la valeur pour les actionnaires", affirme le président de Vivendi.
Vivendi avait annoncé le 9 septembre dernier son intention de lancer une offre "amicale" sur GVT au prix de 42 reales par action, valorisant le groupe brésilien à 2 milliards d'euros.
Le 7 octobre, Telefonica, premier groupe espagnol de télécoms annonçait à son tour son intérêt pour le brésilien GVT en proposant une offre à 48 reales par action, valorisant GVT à environ 2,5 milliards d'euros. Près d'un mois plus tard, le 4 novembre, Telefonica relevait son offre à 50,5 reales, pour une valorisation totale portée à 2,7 milliards d'euros.
Jeudi, l'Agence Anatel, qui régule le marché brésilien des télécommunications, avait donné son feu vert à l'acquisition de l'opérateur national GVT par le groupe espagnol Telefonica ou le français Vivendi.
Le groupe français ajoute qu'il examinera l'opportunité de retirer de la cote les actions GVT en fonction du résultat de l'offre.