Les marchés européens devraient ouvrir à proximité de l'équilibre malgré la clôture de Wall Street sur ses plus de hauts, hier soir. C'est l'attentisme qui devrait prévaloir avant la publication du très attendu rapport sur l'emploi aux Etats-Unis pour le mois d'octobre. Les économistes interrogés par Briefing attendent 175 000 destructions d'emplois après 263 000 suppressions de postes en septembre. A Paris, les investisseurs réagiront aux résultats du premier cimentier mondial, Lafarge, et aux chiffres d'activités de nombreuses sociétés, dont L'Oréal, CPN Assurance, Wendel...
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe la formation d'un grand corps blanc de 80 points. Le marché parisien à ouvert dans le rouge mais en restant au-dessus du support mentionné hier (3608 points). L'indice est rapidement reparti à la hausse pour venir clôturer sous la résistance à 3730 points confondue avec la moyenne mobile à 50 jours. Cet objectif correspond à la figure de retournement en marteau apparue récemment. La proximité d'une zone de résistance importante incite désormais à la prudence à très court terme : DayByDay anticipe pour les heures qui viennent une consolidation en direction du support intermédiaire situé à 3650 points. L'alternative en dépassement de 3730 points serrait de poursuivre la hausse vers 3794 points.
Les valeurs à suivre
FRANCE TELECOM
France Télécom et Deutsche Telekom ont signé les accords définitifs relatifs à la fusion de leurs activités Orange et T-Mobile au Royaume- Uni au sein d'une joint venture commune détenue à 50/50. Les accords fermes et définitifs signés à l'issue de la due diligence sont conformes aux termes annoncés le 8 septembre dernier. La clôture de la transaction est sujette à l'approbation des autorités compétentes et devrait intervenir, comme indiqué précédemment, dans le courant du 1er semestre 2010.
L'OREAL
L'Oreal a enregistré une progression de son chiffre d'affaires à 9 mois de 0,7 % à 13 milliards d'euros (+0,5 % à taux de change constants et -1,9 % à données comparables). "Malgré un marché qui reste difficile, la reprise de la croissance de l'activité cosmétique au 3ème trimestre est très encourageante et vient confirmer l'amélioration graduelle des ventes que nous avions annoncée", a déclaré Jean-Paul Agon, Directeur Général du groupe de cosmétiques.
TELEPERFORMANCE
Teleperformance a réalisé au troisième trimestre 2009 un chiffre d'affaires en hausse de 10,3% à 425,5 millions d'euros (+4% à devises et périmètre constants). Sur les neuf premiers mois de l'exercice 2009, le chiffre d'affaires affiche une progression de 8,4% (+1,4% à devises et périmètre constants) à 1,3722 milliard d'euros.
WENDEL
Wendel a publié un chiffre d'affaires consolidé neuf mois en repli de 2,8% à 3,6469 milliards d'euros. Au troisième trimestre, le chiffre d'affaires s'est établi à 1,1889 milliard d'euros. La société d'investissement a poursuivi le renforcement de sa flexibilité financière par l'extension de la maturité de ses dettes bancaires et obligataires. Outre les reports de maturité de sa dette bancaire pour 1,255 milliard d'euros, le groupe a procédé à un échange obligataire complété d'une émission d'obligations nouvelles.
Les chiffres macroéconomiques
Au chapitre économique, la balance commerciale de la France pour le mois de septembre sera publiée à 8h45 et les commandes à l'industrie en Allemagne pour le mois de septembre à 12 heures.
Mais les investisseurs attendent surtout les chiffres du marché de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois d'octobre (taux de chômage et évolution de l'emploi) à 14h30. Les stocks des grossistes américains pour le mois de septembre seront dévoilés à 16 heures ;
Ce matin, l'euro cote 1,4872 face au billet vert.
Hier à Paris
Les marchés européens se sont retournés à la hausse grâce à la publication de statistiques économiques américaines meilleures que prévu. La productivité non agricole au troisième trimestre est ainsi ressortie largement au-dessus des prévisions. A Paris, BNP Paribas a été porté par des résultats supérieurs aux attentes, tandis que Capgemini a été sanctionné en raison d'une décroissance organique des ventes plus importante qu'anticipé. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1,05% à 3708,73 points et le FTSE Eurotop 100 sur un gain de 0,75% à 2108,16 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont clôturé au plus haut du jour, soutenus par la publication de chiffres encourageants concernant l'emploi sur la semaine écoulée. Cette statistique a redonné de l'espoir au marché, alors que le gouvernement doit dévoiler aujourd'hui les données de l'emploi sur le mois écoulé. L'actualité a été également rassurante sur le front des entreprises, avec des publications meilleures que prévu pour Cisco Systems et News Corp. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 2,08% à 10005,96 points. Le Nasdaq Composite a gagné 2,42% à 2105,32 points.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.