La Bourse de Paris reculait fortement jeudi en début de séance, le CAC 40 perdant 1,43%, refroidi par le recul inattendu de Wall Street la veille et des chiffres d'affaires mitigés en France.
A 09H15 (07H15), l'indice vedette perdait 55,74 points à 3.817,48 points. La veille, il avait terminé à l'équilibre (+0,05%), soutenu par Wall Street.
Mais le marché américain s'est retourné en fin de séance, le Dow Jones cédant 0,92% et repassant sous les 10.000 points. En cause: un abaissement de recommandation sur le titre de la banque Wells Fargo qui a jeté le trouble sur les valeurs du secteur bancaire américain.
En outre, le recul de Boeing et du groupe de distribution Wal-Mart "ont lourdement pesé sur la cote, le premier en faisant état d'une perte trimestrielle plus importante que prévu et le second en annonçant qu'il allait se lancer dans une guerre des prix au cours de la saison des fêtes", a souligné Christian Parisot, économiste chez le courtier Aurel.
Cette baisse de Wall Street traduit la fébrilité des marchés, alors que les indices se trouvent à leur plus haut niveau sur un an et que les publications d'entreprises sont scrutées à la loupe.
Si les résultats d'entreprises ont, jusqu'ici, souvent dépassé les attentes, ils n'ont pas été forcément bien reçus par les marchés. Car "le sentiment général est que les chiffres d'affaires sont en-dessous des attentes du consensus et que les bénéfices par action (BPA, très surveillé aux Etats-Unis) sont meilleurs qu'anticipé", indique M. Parisot.
Or, les investisseurs se focalisent désormais sur les ventes et les signes de reprise de la consommation plus que sur les marges des entreprises, comme l'avaient indiqué des analystes avant le lancement de la saison des résultats.
Côté valeurs, Pernod Ricard était la seule valeur du CAC 40 dans le vert (+1,41% à 56,79 euros). Le groupe a publié jeudi un chiffre d'affaires de 1,6 milliard d'euros, en recul de 6%, pour le 1er trimestre de son exercice décalé 2009/10, mais conforme aux attentes du marché.
De manière générale, les valeurs les plus cycliques --les plus dépendantes des aléas de la conjoncture--, se repliaient: dans le secteur bancaire, BNP Paribas perdait 2,33% à 54,89 euros, et dans l'automobile, Renault cédait 3,39% à 34,22 euros.
Alcatel-Lucent perdait 2,40% à 3,015 euros, après les résultats du suédois Ericsson qui a annoncé jeudi un bénéfice trimestriel en chute de 74%.
Sur le Service de Règlement Différé, Gemalto perdait 9,23% à 30,19 euros. Le fabricant de cartes à puces a vu son chiffre d'affaires reculer de 4% au troisième trimestre.
Thomson lâchait 5,58% à 1,27 euro, après une baisse de 20% de son chiffre d'affaires des activités poursuivies au troisième trimestre.
Enfin, Nexans reculait de 5,39% à 54,01 euros. Le fabricant de câbles a enregistré une chute de ses ventes de 24,8% au troisième trimestre.