A 201,75 dollars, Apple a atteint aujourd'hui un plus haut historique alors même que l'indice S&P 500 devrait progresser encore de plus de 40% pour retrouver son niveau record d'octobre 2007 à près de 1580 points. Les investisseurs réagissent positivement à la performance trimestrielle largement supérieure aux attentes du groupe technologique. La crise ne semble avoir aucune prise sur le groupe dirigé par Steve Jobs.
Apple bénéficie du succès du téléphone iPhone qui rejaillit, comme cela est déjà le cas avec les baladeurs numériques iPod, sur l'activité historique, les ordinateurs personnels "mac".
Cette réussite commerciale s'est traduite dans les comptes du quatrième trimestre par un bond de 47% du bénéfice net à 1,67 milliard de dollars, soit 1,82 dollar par action. Le consensus Thomson Reuters a ainsi été dépassé de 40 cents. JPMorgan explique cette surperformance par une hausse du prix des composants plus faible que prévu, par le lancement du nouveau système d'exploitation Snow Leopard qui dégage une forte marge et par le mix-produits.
En effet, la croissance de 25% du chiffre d'affaires à 9,87 milliards de dollars a été tirée par les « mac » et les iPhone. Apple a écoulé 3,05 millions d'ordinateurs, en hausse de 17% et 7,4 millions de téléphones, soit une hausse de 7%. UBS indiquait récemment que la marge brute pour l'iPhone était d'environ 50% et celle des « mac » de près de 30%, contre environ 25% pour les iPod.
Conformément à son habitude, Apple a publié des prévisions très prudentes et inférieures aux anticipations de Wall Street. Pour le trimestre en cours, il table sur un bénéfice par action situé entre 1,70 et 1,78 dollar, à comparer au consensus de 1,91 dollar. Le chiffre d'affaires est, lui, attendu entre 11,3 et 11,6 milliards, contre une prévision moyenne des investisseurs de 11,45 milliards de dollars.
La barre symbolique des 200 dollars franchie, les analystes jugent pourtant que le potentiel de progression du titre n'est pas épuisé. JPMorgan affiche ainsi un objectif de cours de 210 dollars et Barclays de 235 dollars. Comme le souligne le premier, rares sont les valeurs technologiques à offrir actuellement des perspectives de croissance à deux chiffres.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
Face au recul de leur marché, les acteurs développent de nouvelles offres : Sony va lancer son troisième livre électronique (e-book) aux Etats-Unis, le Reader Daily, pour les fêtes de fin d'année. Outre-Atlantique, Sony propose déjà un livre d'entrée de gamme, le Pocket Reader, à 199 dollars et un produit milieu de gamme, le Touch, à 299 dollars. S'attaquant directement au Kindle d'Amazon, le Reader Daily, commercialisé à 399 dollars, sera équipé d'un écran tactile, et connecté au réseau de télécommunications 3G de l'opérateur ATT. Le marché américain du livre numérique est très dynamique. Selon l'association des éditeurs américains, au premier trimestre 2009, les ventes de « e-book » représentaient 2,4% du marché du livre global, contre une moyenne de 0,6% l'an passé. La concurrence devrait encore se développer sur ce segment puisque le taîwanais Acer, troisième fabricant mondial de micro-ordinateurs, pourrait prochainement faire son entrée sur ce marché afin d'affronter le ralentissement de la croissance de l'industrie informatique.
Constructeurs informatiques
La convergence entre les secteurs de l'informatique et des télécommunications se renforce. Nokia, premier fabricant mondial de téléphones mobiles, fait une incursion dans le domaine informatique à travers le lancement prochain de son premier mini-ordinateur portable, le " Nokia Booklet 3G ". Cette initiative répond aux ambitions des constructeurs informatiques dans la téléphonie. Après Apple et son iPhone, après le taîwanais Acer, qui propose tout une gamme de « smartphones », l'américain Dell, deuxième fabricant mondial de PC, a annoncé le lancement d'un téléphone permettant l'accès à internet et à la messagerie électronique. Cette stratégie de diversification est fondée sur l'idée que les « smartphones » représentent l'avenir de l'industrie informatique. C'est pourquoi d'autres acteurs vont prochainement investir ce créneau. En signant des accords avec Microsoft et Research In Motion, le fabricant du BlackBerry, Hewlett-Packard sera prêt d'ici quelques mois. Quant à Cisco, il a récemment déposé plusieurs brevets permettant l'utilisation intensive de la vidéo interactive sur un « smartphone ».