L'euro se repliait vendredi face au dollar en début d'échanges européens, les cambistes semblant craindre que les gains de la monnaie unique aient été trop forts et trop rapides, au lendemain d'un plus haut de l'euro à près de 1,50 dollar.
Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), l'euro valait 1,4908 dollar contre 1,4941 dollar jeudi vers 21H00 GMT. Dans la journée de jeudi, la monnaie unique européenne avait touché 1,4968 dollar, son plus haut depuis 14 mois, grâce à l'optimisme des investisseurs sur la situation économique.
L'euro se renforçait en revanche face au yen à 135,78 yens contre 135,36 yens la veille.
Face à la devise nippone, le billet vert progressait également à 91,09 yens contre 90,57 yens jeudi soir.
Au lendemain d'un plus haut depuis 14 mois, la monnaie unique se repliait légèrement face au dollar vendredi. Une inertie à l'image de celle des Bourses européennes, quasi stables vendredi matin après une semaine de hausse.
"Vendredi matin, les symptômes du mal d'altitude pourraient devenir évidents chez de nombreux cambistes", lance ainsi Daragh Maher, analyste chez Calyon.
Selon lui, l'avancée extrêmement rapide de plusieurs monnaies -- l'euro face au dollar, le dollar canadien contre le dollar, l'euro face à la livre -- "pose un dilemme aux cambistes et aux prévisionnistes: la tendance peut-elle durer ou l'air se fait-il simplement trop rare à ces niveaux"?
"Le tableau reste positif, le thème de la reprise mondiale est bien lancé, les actifs risqués et les devises de matières premières continuent à obtenir de bonnes performances", estime toutefois Victoria Courmes, économiste chez Citi.
Jeudi, les résultats de Citigroup, Goldman Sachs, IBM et Google ont été meilleurs dans l'ensemble que prévu, mais après les résultats solides de JPMorgan Chase la veille, ils n'ont pas eu d'effet sur les actions ou les monnaies risquées, qui profitent actuellement de l'optimisme sur la reprise.
La banque centrale américaine a de plus prévenu qu'elle laisserait son taux directeur proche de zéro pendant encore longtemps, faisant du dollar une monnaie peu attractive.
Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner, interrogé jeudi sur ce que son gouvernement faisait pour empêcher la baisse du billet vert sur le marché des changes, est resté évasif alors même que les Etats-Unis affirment vouloir un dollar fort.
Les cambistes attendent ce jeudi les chiffres de la production industrielle du mois de septembre (à 13H15 GMT), puis l'indice de confiance des consommateurs mesuré par l'université du Michigan (le chiffre préliminaire pour octobre) à 13H55 GMT.
La livre sterling, qui a enregistré jeudi son gain le plus important de l'année face à l'euro et au dollar, continuait à grimper vendredi.
L'once d'or valait 1.048 dollars contre 1.053,50 dollars jeudi soir.
Vers 09H00 GMT, la livre grimpait face à l'euro à 91,44 pence pour un euro, ainsi que face au billet vert à 1,6304 dollar.
La monnaie helvétique stagnait face à l'euro à 1,5166 franc suisse pour un euro, et baissait face au billet vert à 1,0177 franc suisse pour un dollar.