Le ministre du Travail Xavier Darcos a déclaré jeudi que la réforme des retraites devrait avoir "bougé" d'ici l'automne 2010 "pas seulement sur des paramètres mais peut-être sur le système", souhaitant "avancer assez vite en 2010" mais pas avec un Grenelle des retraites.
"Entre maintenant et l'automne prochain, il faut que nous ayons bougé et pas seulement sur des paramètres mais peut-être sur le système lui-même -d'autres pays ont trouvé d'autres solutions-", a-t-il dit sur France Inter, appelant à "mettre tout sur la table et proposer quelque chose peut-être plus pérenne".
Tout devra être pris en compte, "la pénibilité notamment", selon M. Darcos.
Le ministre a précisé que "d'ici la fin de l'année, nous allons nous rencontrer avec les partenaires sociaux pour essayer de nous mettre d'accord sur les chiffres, les objectifs les prospectives sur l'équilibre des comptes liés aux pensions et retraites" et, "après le rapport du COR (Conseil d'orientation des retraites) en février, du mois de mars jusqu'à l'automne, il s'agira de faire des propositions".
"Il faudra en 2010 avancer assez vite parce que l'équilibre des retraites est en péril", a insisté M. Darcos. "Personne n'échappera à cette évidence que soit on allonge la durée de cotisation, soit on diminue les prestations, soit on augmente les cotisations. Il est clair que c'est vraisemblablement la première solution qui est généralement la plus acceptée", a-t-il ajouté.
Réaffirmant qu'il n'avait "pas de solution clés en mains", le ministre du Travail a expliqué que le gouvernement verra "aussi politiquement jusqu'où on peut aller dans cette période-là, si les partenaires sociaux sont prêts à avancer très vite ou s'ils sont très résistants".
"Ce sera une négociation comme une autre", a-t-il estimé.
M. Darcos a cependant laissé entendre qu'il était défavorable à un "Grenelle des retraites" prôné par la CFDT et le Medef.
"S'il s'agit de dire qu'on se verra rue de Grenelle dans mon ministère, je suis d'accord, si c'est pour donner l'impression de faire quelque chose d'immense, d'interminable, de reprendre tout à zéro et de perdre beaucoup de temps, non", a-t-il lancé, en évoquant l'exemple du Grenelle de l'environnement.