Le groupe français Renault, qui détient 25% d'Avtovaz, s'est dit prêt à "investir" dans le constructeur automobile russe en difficulté pour assurer sa survie, a déclaré mardi le vice-Premier ministre russe Igor Chouvalov.
"Renault a confirmé son intérêt dans le développement d'Avtovaz, y compris par l'apport des technologies les plus avancées", a dit M. Chouvalov lors d'une réunion gouvernementale consacrée au secteur automobile russe.
"Renault est prêt à investir dans Avtovaz", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, avait demandé vendredi au groupe français de participer au sauvetage du groupe Avtovaz, qui fabrique les Lada, le menaçant dans le cas contraire d'une réduction de sa part dans le constructeur russe.
Lors d'une réunion présidée lundi par M. Poutine, le directeur de la filiale de Renault en Russie avait confirmé, devant les caméras, que le groupe français entendait rester un acteur clé d'Avtovaz mais n'avait annoncé aucune aide financière.
"Renault est bien le partenaire stratégique d'Avtovaz. Notre plus grand souhait, c'est de le rester au côté de NOS partenaires d'aujourd'hui (...). Nous sommes et serons à vos côtés", avait déclaré Christian Estève, patron de Avtoframos et membre du conseil d'administration d'Avtovaz.
Le Premier ministre russe a appelé pour sa part tous les actionnaires d'Avtovaz - Renault, Etat russe et banque Troïka Dialog - à participer "sur une base égale" à la recapitalisation d'Avtovaz.
Selon le quotidien russe Kommersant, le constructeur a besoin de 70 milliards de roubles (1,6 milliard d'euros) pour sa restructuration. Renault devra donc mettre 17,5 milliards de roubles (environ 400 millions d'euros) sur la table s'il répond favorablement à la demande de M. Poutine.
Dans le cas contraire, il pourrait voir sa part dans Avtovaz se réduire à 6%, affirme Kommersant.
Renault a déjà investi un milliard de dollars dans l'acquisition, en février 2008, de 25% d'Avtovaz, avec l'intention affichée de conquérir le marché russe, réputé à l'époque comme le plus prometteur d'Europe.
La crise est depuis passée par là, frappant de plein fouet la Russie et son principal constructeur de voitures, aux usines vétustes et aux véhicules réputés de mauvaise qualité.
De l'avis de nombreux analystes, Renault, qui a lui-même bénéficié d'une aide de l'Etat français pour faire face à la crise, se retrouve donc confronté à un choix difficile avec Avtovaz, au moment même où le pouvoir russe le met au pied du mur.
Outre Renault, la banque russe Troïka Dialog détient 24,8% d'Avtovaz et le holding public russe Rosteknologuii 25,1%, le reste étant réparti entre d'autres actionnaires sur le marché boursier.