Les marchés européens ont finalement fait le choix de la hausse grâce à la publication d'une statistique économique américaine encourageante. En effet, pour la première fois depuis un an, le secteur des services a renoué avec la croissance aux Etats-Unis. En Europe, l'opérateur télécoms norvégien Telenor s'est envolé après avoir résolu son différend avec le russe Alfa. A Paris, Bouygues a bénéficié du relèvement de l'opinion de BoA-Merrill Lynch. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 0,69% à 3675,01 points et le FTSE Eurotop 100 sur un gain de 0,56% à 2062,24 points.
L'opérateur norvégien Telenor bondit de 14,57% à 72,75 couronnes norvégiennes après avoir annoncé un accord avec le russe Alfa pour combiner leurs actifs dans le deuxième opérateur mobile russe VimpelCom et le plus important opérateur mobile ukrainien Kyivstar. Ils créeront ainsi un opérateur mobile leader dans les pays émergents. Cet accord met un terme à cinq années de conflit entre les deux groupes pour le contrôle de ces deux opérateurs. Cet affrontement a failli coûter à Telenor ses 30% dans VimpelCom
France Télécom (+2,04% à 18,03 euros) a un nouveau numéro deux depuis ce matin : Stéphane Richard. La pression s'était intensifiée sur le management de l'opérateur après l'annonce la semaine dernière du 24ème suicide de l'un ses collaborateurs en 18 mois. Le ministre de l'Economie, Christine Lagarde, ayant renouvelé sa « pleine et entière confiance » au PDG, Didier Lombard, jeudi, c'est donc Louis-Pierre Wenes, directeur général adjoint en charge des opérations France qui prend la porte. Ce dernier était la cible des syndicats car il était en charge de la « transformation » du groupe.
Bouygues (+ 3,80% à 36,065 euros) a affiché la plus forte hausse de l'indice CAC 40, une pôle position qu'il occupe grâce au relèvement de l'opinion de Banc of America Merrill Lynch. Selon une source de marché, le broker a adopté un conseil d'Achat contre Sous-performance auparavant avec un objectif de cours porté de 24,50 euros à 41,80 euros. Le bureau d'études est plus positif sur les activités cycliques et les actifs télécoms du groupe. Concernant les premières, il s'attend à ce que la construction et les routes (Colas) connaissent le point de bas de leur activité, voire se reprennent en 2010.
Les chiffres macroéconomiques
Le secteur des services de la zone euro était en expansion en septembre, selon l'enquête réalisée par Markit auprès des directeurs d'achat. L'indice PMI est en effet ressorti à 50,9, à comparer avec une estimation flash de 50,6 et 49,9 en août. Ce secteur était en croissance en Allemagne pour le deuxième mois consécutif avec un indice à 52,1 contre 53,8 en août. En France, il a enregistré sa première croissance depuis un an. L'indice PMI s'est élevé à 53,2, contre une estimation rapide de 52,2 et un score de 49,3 en août. Il a atteint un plus haut de 18 mois.
Le volume des ventes du commerce de détail a diminué de 0,2% dans la zone euro en août par rapport à juillet. En juillet, le commerce de détail avait baissé de 0,2%. Sur un an, l'indice des ventes a reculé de 2,6% en août.
Aux Etats-Unis, l'indice ISM des services s'est établi à 50,9 au mois de septembre après 48,4 en août. Les analystes attendaient un chiffre de 50,0 en août.
A la clôture, l'euro cote 1,4624 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.