Les indices actions européens ont creusé leurs pertes, pénalisés par l'orientation franchement négative de Wall Street. Les investisseurs sont déçus par la baisse surprise de l'indice ISM manufacturier au mois de septembre aux Etats-Unis. Cette mauvaise nouvelle a éclipsé les bons chiffres du marché de l'immobilier. Sur le front des valeurs, le groupe minier Vedanta a profité d'une note de Morgan Stanley tandis que Séchilienne-Sidec a été soutenu par le sauvetage de son actionnaire principal, Financière Hélios. Le CAC 40 a perdu 1,97% à 3720,77 pts. L'Eurotop 100 a cédé 1,52% à 2085,06 pts.
Vedanta a gagné 2,47% à 1949 pence à la Bourse de Londres, soutenu par l'avis positif d'un broker. Dans une note publié ce jeudi, Morgan Stanley a relevé sa recommandation sur le groupe minier contrôlé par le milliardaire indien Anil Agarwal de Neutre à Surpondérer La banque estime que la capitalisation boursière pourrait plus que tripler à la faveur de nouvelles réductions de coûts de production et de la reprise économique.
Les affaires reprennent pour Sequana (-1,19% à 9,525 euros). Après une année 2008 cauchemardesque soldée par une perte de 428 millions d'euros, la hausse du poids de sa dette et la division par cinq de sa capitalisation boursière, le groupe papetier relève la tête. Aux prix d'une vaste restructuration et d'un strict contrôle des coûts, Sequana semble désormais en situation de profiter au mieux de la reprise économique qui se profile. Preuve de sa confiance, il retire de la vente la division sécurité d'Arjowiggins mise en vente en juin 2008 pour réduire son endettement. En six mois, le titre affiche un gain de plus de 154%.
A contrario, TF1 a perdu 4,91% à 11,42 euros, pénalisée par la dégradation de l'opinion de Credit Suisse de Neutre à Sous-performance après avoir rencontré la direction de plusieurs groupes de médias français. Le broker estime que l'action est désormais chère après son rally. TF1 a ainsi indiqué au bureau d'études que la tendance du marché publicitaire TV au troisième était en ligne avec celle du deuxième trimestre. La situation au niveau des volumes a continué de s'améliorer, mais la situation au niveau des prix reste « très très difficile ».
Les chiffres macroéconomiques
Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s'est établi à 9,6% en août 2009, contre 9,5% en juillet. Il était de 7,6% en août 2008. Il s'agit du taux le plus élevé dans la zone euro depuis mars 1999.
Selon les estimations d'Eurostat, 15,165 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage en août 2009 dans la région. Par rapport à juillet, le nombre de chômeurs s'est accru de 165 000 dans la zone. Comparé à août 2008, le chômage a augmenté de 3,224 millions.
L'indice PMI manufacturier de la zone euro s'est finalement établi à 49,3 en septembre contre 49 au première estimation. L'indice est au plus haut depuis 16 mois.
En Allemagne, l'indice PMI, qui mesure l'activité des directeurs d'achats du secteur, a été confirmé à 49,6 conformément aux attentes des économistes.
En France, l'indice PMI définitif est ressorti à 53 contre 52,5 en première estimation et 50,8 au mois d'août. Pour la deuxième fois consécutive, l'indice est au-dessus de la barre des 50 qui délimite croissance et contraction de l'activité.
Les dépenses de consommation des ménages ont connu une progression de 1,3% au mois d'août aux Etats-Unis. Au mois de juillet, les dépenses avaient progressé de 0,3%. Les revenus des ménages ont augmenté de 0,2% au mois d'août, après +0,2% en juillet. Les économistes anticipaient en moyenne une augmentation de 1,1% de la consommation et de 0,1% des revenus. L'indice des prix PCE « core », c'est-à-dire hors alimentation et énergie, a augmenté de 0,1% en août.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis sont ressorties à 551 000 sur la semaine du 26 septembre contre 534 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 530 000). Le consensus s'établissait à 535 000 inscriptions.
L'indice des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier s'est élevé à 52,6 en septembre, contre 52,9 en juillet et un consensus de 54.
Les dépenses de construction ont progressé de 0,8% au mois d'août après -1,1% en juillet (chiffre révisé de -0,2%). Les analystes s'attendaient à un recul de 0,1% de ces dépenses.
Les promesses de ventes de logements ont progressé de 6,4% au mois d'août aux Etats-Unis, après une hausse de 3,2% en juillet. Les économistes étaient beaucoup moins optimistes et anticipaient une augmentation de seulement 1%.
A 17h30, l'euro cote 1,4543 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.