JCDecaux a annoncé qu'il était devenu l'actionnaire majoritaire de Wall AG, société de communication extérieure installée à Berlin. Avec l'achat des actions détenues précédemment par le fondateur de la société, Hans Wall, JCDecaux augmente sa participation dans Wall AG à 90,1%. Daniel Wall, qui détient actuellement 9,9% de Wall AG, continuera à en être le directeur général. « La transaction nécessite l'approbation de l'autorité de la concurrence allemande », a précisé le spécialiste de la communication extérieure.
En 2008, Wall a réalisé un chiffre d'affaires de 114,7 millions d'euros avec environ 62 000 supports publicitaires de grande qualité, 85 % d'entre eux étant situés en Allemagne. Wall AG est le numéro 2 de la communication extérieure dans ce pays ainsi qu'en Turquie avec des contrats publicitaires à long terme dans des villes telles que Berlin, Dsseldorf, Dortmund, Mnster et Istanbul.
Commentant cette transaction, Jean-François Decaux, président du directoire et co-directeur général de JCDecaux, a déclaré : « Les villes où Wall est présent en Allemagne sont très complémentaires de celles de JCDecaux et cette transaction crée les conditions favorables à la création d'un réseau national de communication extérieure de grande qualité dans le plus important marché média d'Europe ».
Avant d'ajouter que cette opération permet aussi à JCDecaux d'entrer dans le marché « en forte croissance de la Turquie », renforçant sa position dans les pays émergents.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
JCDecaux est l'un des trois grands acteurs mondiaux de la communication extérieure avec les américains Viacom et Clear Channel. Le groupe est présent sur trois segments d'activité : le Mobilier Urbain, l'Affichage (grand format) et l'Affichage dans le transport (aéroports, trains, métros). Le groupe est le numéro un mondial du mobilier urbain, le numéro un européen de l'affichage grand format et enfin le numéro un mondial de l'affichage dans les aéroports.
Les points forts de la valeur
- Les contrats signés par JC Decaux portent généralement sur le long terme (15 ans en moyenne) et offrent une bonne visibilité sur l'activité du groupe.
- Les débouchés sectoriels du groupe sont bien diversifiés.
- Le groupe est très présent à l'étranger (plus de 70 % du chiffre d'affaires). En 2006, la Chine, où il se renforce par des acquisitions, était le troisième marché du groupe, derrière la France et la Grande-Bretagne.
- La communication extérieure représente à peine plus de 5 % des investissements publicitaires mondiaux, et devrait voir sa part de marché s'accroître.
Les points faibles de la valeur
- JCDecaux pourrait procéder à une acquisition de taille importante qui pourrait être destructrice de valeur. Le groupe a d'ailleurs déclaré qu'il souhaitait doubler de taille en cinq ans, peut-être au moyen d'une grosse acquisition.
- Le flottant du titre n'est que de 27 %. L'actionnariat familial représente 73 %.
Comment suivre la valeur
- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, en fonction de la conjoncture économique. Toutefois, l'activité Mobilier Urbain du groupe a montré ses capacités de résistance lors de la baisse du marché publicitaire.
- A suivre également l'attribution des contrats dans les grandes villes.
- En outre, une consolidation du secteur de l'affichage semble inévitable. Les trois principaux acteurs mondiaux détiennent 30 % du marché. Il faudra donc surveiller les intentions de JC Decaux à ce sujet. Les rumeurs du marché évoquent avec insistance un rapprochement du groupe français avec l'américain Viacom Outdoor.
- En France, le Conseil d'Etat a jugé début 2006 que le contrat de mobilier urbain entrait dans le champ d'application du Code des marchés publics.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
Même la publicité en ligne, qui a longtemps affiché une forte croissance, pâtit de la crise. Selon l'Interactive Advertising Bureau (IAB), aux Etats-Unis, les dépenses publicitaires sur internet ont chuté de 5% (5,5 milliards de dollars) au premier trimestre. Il s'agit de la première baisse depuis 2002 et l'explosion de la bulle Internet. Pour le bureau d'analyse IDC, la crise est encore plus sévère, avec un recul estimé, sur la même période, de 6,9% aux Etats-Unis et de 4,3% sur le marché mondial. Même les liens sponsorisés ont enregistré une baisse de leurs recettes (-2,1%), toutefois moindre que celles des petites annonces et des bannières publicitaires (respectivement -14,9% et -10,8%). Quant au marché publicitaire français, TNS Media Intelligence estime que son repli s'est poursuivi en avril (-4%). Sur les quatre premiers mois de l'année, la baisse atteint 4,3% pour une valeur brute du marché de 7,5 milliards d'euros. Les revenus de la publicité extérieure se sont effondrés de 24,3% alors que ceux issus d'Internet ont continué à progresser.