La commission Stiglitz, qui doit remettre son rapport lundi à Paris, juge que la mesure de la croissance et de la richesse d'un pays devrait davantage inclure le bien-être des individus et non plus seulement la production, indique Le Figaro paru vendredi.
"Le produit intérieur brut (PIB) n'est pas faux en soi, mais peut être faussement utilisé", écrit cette commission de 22 experts présidée par le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, selon Le Figaro.
La commission propose d'évaluer le bien-être matériel de la population en se penchant sur les revenus des ménages par catégorie sociale et non plus en moyenne, pour mieux évaluer l'impact réel de l'inflation ou du pouvoir d'achat.
Elle suggère également d'intégrer dans la comptabilité publique la mesure d'activités non marchandes, comme celle d'une mère au foyer, et de s'intéresser à la façon dont les gens "dépensent leur temps", selon le rapport cité dans le quotidien.
Constituée en février 2008 à l'initiative de Nicolas Sarkozy, la commission recommande d'analyser la richesse des ménages en prenant en compte des éléments liés à la qualité de la vie, "connexion sociale, ENVIRONNEMENT politique ou insécurité".
Des indicateurs "monétaires" du développement durable devraient également être mis en place afin de permettre un calcul de "la variation des stocks", selon le rapport.
Une catastrophe naturelle serait ainsi "considérée comme une dépréciation du capital naturel ou physique" d'un pays, et non plus évaluée sous le seul angle de son impact ponctuel sur la production.
Le rapport sera formellement présenté lundi au Grand amphithéâtre de la Sorbonne, lors d'une journée-débat à laquelle participeront les ministres Christine Lagarde (Economie) et Jean-Louis Borloo (Ecologie) et le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria.
La remise de ce document a été repoussée à plusieurs reprises et des ONG avaient exprimé des réserves sur le pré-rapport diffusé en ligne.