Le groupe pétrolier français Total, accusé par EarthRights International (ERI) d'enrichir la junte birmane, a dénoncé le rapport "exclusivement à charge" de l'ONG américaine, dans une déclaration à l'AFP.
"Une première lecture nous a déjà permis d?identifier des inexactitudes, des amalgames, des imprécisions ou des interprétations erronées", a déclaré Jean-François Lasalle, directeur des relations extérieures de Total.
S'étonnant de ne pas "avoir été destinataire" du rapport d'ERI avant sa publication, le pétrolier français juge par ailleurs "surprenant que ce rapport soit exclusivement à charge et ne reconnaisse à aucun moment, les bénéfices de notre présence, notamment dans le domaine de l?éducation ou de la santé", a-t-il ajouté.
Dans deux rapports distincts publiés jeudi, ERI a accusé Total et l'américain Chevron de dissimuler les exactions commises par les forces de sécurité birmanes sur les populations locales. L'organisation estime en outre que le projet de gaz de Yadana mené par les deux groupes a généré 4,83 milliards de dollars pour le régime birman.
"Nous sommes particulièrement choqués par la mise en cause" de l'organisation américaine Collaborative for Development action (CDA) qui a réalisé des études pour Total et Chevron, a poursuivi M. Lasalle, qualifiant cette dernière d'"auditeur de réputation en matière d?éthique".
Dans ses rapports, ERI juge "inexactes et trompeuses" les études de CDA car consécutives à des entretiens avec des villageois "en présence de personnels de Total et des renseignements militaires" birmans.