Iliad a réalisé au premier semestre un ebitda en progression 19,8% à 307,8 millions d'euros. La maison-mère du fournisseur d'accès internet Free a souligné le retour à l'équilibre opérationnel d'Alice qui a contribué à l'EBITDA à hauteur de 5,5 millions d'euros. La marge d'EBITDA s'est établie à 31,7%, en progression d'un points. Les analystes interrogés par Reuters étaient cependant plus optimistes et visaient en moyenne 32,4%. Le résultat net a, lui, reculé de 13,1% à 72 millions d'euros, tandis que le résultat opérationnel a progressé de 4,6% à 133,9 millions d'euros.
Ce dernier a cependant été pénalisé par l'effet dilutif d'Alice pour 66,6 millions d'euros.
Côté perspectives, le groupe a confirmé qu'il anticipait une très forte augmentation du résultat net et un free cash flow adsl (hors Alice) supérieur à 300 millions d'euros en 2009. Dans le cadre du déploiement de son réseau de fibre optique jusqu'à l'abonné, Iliad prévoit toujours de couvrir 70% de Paris au cours du deuxième semestre 2009. Sur 2010, Le groupe s'attend à ce qu'Alice génère un EBITDA incrémental de 90 millions d'euros en base annuelle à partir du second semestre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'ebe français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.
Activité de la société
Le groupe Iliad est un acteur majeur sur le marché français des télécoms. Les activités du groupe se décomposent en deux secteurs identifiés sur la base de critères opérationnels :
- le secteur Haut Débit qui regroupe notamment les activités d'accès (exploitées sous la marque Free et ses déclinaisons), d'hébergement (Online, BookMyName et Dedibox),les activités Wimax (IFW) et les activités liées au déploiement de la fibre optique « FTTH ».
- le secteur Téléphonie Traditionnelle qui regroupe les activités de téléphonie fixe commutée (One.Tel et Iliad telecom), de revente aux opérateurs (exploitées par Kedra) ainsi que l'activité annuaire (principalement l'annuaire inversé exploité sous la marque ANNU) et l'activité e-commerce (exploitées sous le nom Assunet.com).
Free a annoncé, en 2006, sa volonté d'investir dans la fibre optique. Le groupe va déployer un réseau en fibres optiques en privilégiant Paris. Alors qu'à l'heure actuelle, les réseaux de fibre optique n'entrent pas encore dans le champ de régulation défini par la Commission européenne, Free annonce qu'il entend ouvrir le sien à tous les opérateurs.
Les points forts de la valeur
- Iliad est profitable depuis de nombreuses années, grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle internet.
- Les analystes saluent une structure de coûts légère, un budget marketing optimisé au maximum et une stratégie de différenciation efficace qui fait augmenter l'Arpu (le revenu moyen par abonnés).
- Iliad n'est pas endetté.
- Le titre présente également un intérêt spéculatif. En effet, Iliad pourrait intéresser à terme un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché en France. Un éventuel repreneur devra cependant convaincre le fondateur d'Iliad, Xavier Niel, qui détient 67% du capital.
- A terme, les investissements dans la fibre optique pourraient profiter au groupe : le partage de l'infrastructure, notamment à Paris où un autre acteur pourrait utiliser le réseau d'Iliad, serait un élément positif pour le titre.
Les points faibles de la valeur
- L'ENVIRONNEMENT concurrentiel instable et la position de challenger d'Iliad sont des facteurs de fragilité.
- La visibilité sur les perspectives de revenus des services Freebox (Voix sur IP, TV sur ADSL, Vidéo à la demande...) reste faible.
- L'incertitude sur la stratégie du groupe dans le mobile pèse sur le titre. Iliad est le seul candidat à la quatrième licence de téléphonie mobile, mais a posé ses conditions. On rappellera que le groupe conserve la possibilité de renoncer à l'autorisation avant sa délivrance.
-Les investissements prévus dans la fibre optique pourront, dans un premier temps, affecter le taux de croissance des marges de l'opérateur.
Comment suivre la valeur
- La valorisation d'Iliad dépend fortement de la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox.
- L'engouement des Français pour le haut débit ne se dément pas. Les offres comprenant Internet, la téléphonie illimitée et la télévision se démocratisent et drainent une nouvelle clientèle vers les FAI. La course aux prix et aux débits devrait se poursuivre, mais on constate également une tendance à l'extension des offres de services complémentaires.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Internet - FAI et sites internet
En 2008 le nombre d'abonnés à la fibre optique dans le monde a continué à croître. Selon une étude publiée par l'Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe (Idate) cette technologie, qui permet de nouveaux usages d'Internet comme la télévision en 3D, a séduit plus de 29 millions de foyers fin 2008, soit une progression de 37% sur un an, et 8 millions de nouveaux abonnés. Avec 22,7 millions d'abonnés, l'Asie est le principal continent dans ce domaine, avec en tête le Japon et ses 14,5 millions d'abonnés, et la Corée du Sud (6,8 millions de clients). Les Etats-Unis comptent, eux, quasiment 4 millions d'abonnés. L'Idate pronostique qu'à terme, le nombre d'abonnés aux Etats-Unis devrait dépasser celui de la Corée du Sud à partir de 2011. En Chine, le nombre d'abonnés devrait bénéficier d'une croissance énorme d'ici 2012. Aux Etats-Unis, alors qu'elles ont bénéficié d'une croissance à deux chiffres sur les dernières années, les dépenses publicitaires sur Internet ont baissé au premier trimestre. D'après l'Interactive advertising bureau (IAB) ce recul s'établit à 5%. Ces dépenses ont atteint 5,5 milliards de dollars entre les mois de janvier et mars 2009. Il s'agit du premier recul depuis l'explosion de la bulle Internet. Néanmoins les experts considèrent que les sociétés Internet ne sont pas menacées de manière durable car les dépenses publicitaires devraient, à nouveau, croître dès 2010.