Hewlett-Packard cède 1,25% à 43,41 dollars ; ce qui fait de lui un des plus importants contributeurs au repli du Dow Jones. Les investisseurs sont rapidement passés sur les chiffres, meilleurs que prévu, pour se concentrer sur les déclarations prospectives du PDG, Mark Hurd, selon lesquelles il est encore trop tôt pour parler de redressement de l'activité. Il préfère évoquer une stabilisation car si la croissance de l'activité s'accélère en Asie-Pacifique, Chine en tête, et se stabilise aux Etats-Unis, l'Europe reste à la traîne. Or cette région représente près de 40% des ventes de HP.
La réaction négative du marché à ces résultats trouve également son origine dans la hausse de 70% de l'action par rapport à son plus bas 2009 atteint le 9 mars à 25,39 dollars. Le Dow Jones « n'a » lui progressé que de 42% et le nasdaq composite de 54%.
Concrètement, le bénéfice net de la firme de Palo Alto (Californie) a reculé de 19% à 1,6 milliard de dollars, soit 67 cents par action au troisième trimestre, clos fin juillet. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 91 cents, soit un cent de mieux que le consensus.
Le chiffre d'affaires a, lui, reculé de 2% à 27,5 milliards de dollars. Mais l'ampleur de la baisse de l'activité est masquée par l'intégration d'EDS qui a été acheté l'année dernière afin d'accroître sa présence dans les services informatiques. Les deux plus importantes divisions du groupe, hors services informatiques, Ordinateurs personnels et Impression, ont vu leurs ventes reculer de, respectivement, 18% à 8,4 milliards de dollars et de 20% à 5,7 milliards de dollars.
Hewlett-Packard n'a pas eu non plus à rougir de ses perspectives. Pour le quatrième trimestre, le groupe vise un bénéfice par action de 1,12 dollar pour des ventes en hausse de 8% par rapport au troisième trimestre, soit un chiffre d'affaires de 29,6 milliards de dollars. Il est ainsi légèrement plus optimiste que Wall Street qui anticipe un bénéfice par action de 1,07 dollar et des ventes de 29,82 milliards de dollars.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
En France, le Syntec estime que le secteur devrait résister cette année en affichant une croissance nulle. Il considère également que les applications à la demande (« SaaS », Software as a Service) devraient enregistrer une belle progression, même si les volumes sont encore limités. En Europe la situation est plus contrastée : le secteur devrait pâtir d'un léger recul en 2009 ; néanmoins certains marchés se porteront mieux que d'autres. Si l'Allemagne parvient à bien résister de même que la Grande-Bretagne, qui bénéficie du poids de l'infogérance (gestion des parcs informatiques des entreprises), l'activité devrait fortement reculer en Espagne. Sur le plan mondial, le cabinet Gartner prévoit que la demande de services informatiques devrait se replier de 1,7% en 2009, pour atteindre environ 800 milliards de dollars, du fait d'investissements moindres engagés par les entreprises. Ce recul reste toutefois limité grâce à l'infogérance qui procure des revenus récurrents. Néanmoins Gartner estime que certains clients devraient renégocier les contrats de façon à réduire les tarifs.
Constructeurs informatiques
Selon Gartner, les ventes mondiales de micro-ordinateurs ont reculé de 6,5% au premier trimestre 2009 à 67,2 millions d'unités. D'après le cabinet d'études, cela représente la plus forte baisse trimestrielle jamais enregistrée. Sur le plan des intervenants, l'américain Hewlett-Packard a renforcé sa position de leader, avec une part de marché de 19,8%. Par contre, Dell, qui a pâti d'une baisse de ses ventes de 16,9% sur la période, est désormais talonné par le taîwanais Acer, dont les ventes ont progressé de 26,7%, pour la seconde place du marché. En Europe de l'Ouest, les ventes de PC sur le premier trimestre ont très légèrement progressé (+0,7% à 15,3 millions d'unités vendues). Le marché dédié aux professionnels a été très affecté par le recul des investissements menés dans les entreprises et l'allongement de la durée d'utilisation de leur matériel. Il a affiché un recul de 20% sur la période. Le marché grand-public a, lui, été tiré par les ventes de mini-PC (ou « netbooks »), dont le succès ne se dément pas. En France, sur un marché de 2,5 millions d'unités vendues sur les trois premiers mois de l'année, l'activité du secteur grand public a fortement progressé alors que le secteur professionnel a poursuivi son déclin. C'est surtout le segment des ordinateurs de bureau qui a souffert avec des ventes en recul de 19% sur un an. Sur notre territoire, Acer est leader, suivi par HP, Dell, Toshiba et Lenovo.