Le groupe aérien Air France-KLM a décidé de se retirer de l'appel d'offres portant sur la privatisation de la compagnie aérienne nationale tchèque CSA (Czech Airlines), a annoncé le groupe mercredi dans un communiqué.
Le groupe aérien a informé le ministre tchèque des Finances de cette decision, est-il indiqué.
"La situation économique actuelle a significativement affecté l?industrie du transport aérien. Dans de telles circonstances, Air France-KLM estime que la compagnie Czech Airlines pourrait être amenée à se concentrer sur le développement et la mise en oeuvre d?un plan de redressement autonome visant un retour à la rentabilité", explique Air France-KLM.
Néanmoins, le groupe entend "renforcer le partenariat existant" avec CSA et "continuer à explorer avec celle-ci tout nouveau secteur de coopération qui leur serait mutuellement profitable", ajoute le communiqué.
Le gouvernement tchèque avait retenu fin avril les candidatures d'Air France-KLM et du tchèque tchèque Unimex Group/Travel Service pour participer au second tour.
C'est le groupe d'investissement tchèque Unimex associé à Travel Service, la première compagnie charter locale, qui reste ainsi l'unique acquéreur potentiel de CSA.
Dans un communiqué succinct publié à Prague mercredi en fin de la matinée, le ministère tchèque des Finances indique que l'appel d'offres se poursuit, en dépit de la décision d'Air France-KLM.
"L'appel d'offres se poursuit et rien ne change à la position du ministère des Finances", affirme le texte.
Le ministère a annoncé à la même occasion qu'un nouveau report de la date butoir pour le dépôt d'une offre contraignante, jusqu'ici fixée à la mi-septembre, avait été décidé.
"Le consortium Unimex/Travel Service reste dans l'appel d'offres et a jusqu'au 30 septembre pour déposer une offre contraignante", constate le communiqué, selon lequel le gouvernement tchèque prendra ensuite sa décision.
Unimex/Travel Service "reste dans la compétition" et "effectue la due diligence de l'état actuel de CSA", a indiqué à Prague la porte-parole de Travel Service, Vladimira Dufkova.
De son côté, la compagnie CSA "comprend et respecte" la décision d'Air France-KLM, a indiqué à Prague sa porte-parole, Hana Hejskova.
"L'objectif primordial de la direction de CSA est de gérer la société et d'assurer son existence à long terme et sa prospérité, sans tenir compte du fait que ce soit l'Etat où une société privée qui en est le propriétaire", souligne le texte.
Le Premier ministre tchèque Jan Fischer, actuellement en visite au Kosovo, a "pris acte" du retrait d'Air France-KLM, s'est borné à déclarer son porte-parole, Roman Prorok.
Selon les analystes à Prague, la décision d'Air France-KLM constitue une complication importante pour le processus de privatisation de la compagnie tchèque.
"Il découle d'une logique des choses qu'une réduction du nombre de prétendants diminue aussi l'espace pour une plus grande concurrence et donc aussi pour le succès de l'appel d'offres", estime l'analyste du courtier Atlantik FT, Milan Vanicek.
Selon l'analyste Jan Prochazka de la société Cyrrus, le gouvernement tchèque devrait maintenant "déclarer clairement le prix qu'il espère obtenir" de la transaction envisagée.
Prague espérait initialement obtenir de 3,5 à 5 milliards de couronnes (136 à 195 millions d'euros) de cette privatisation, qui doit être suivie par celle de l'aéroport international Prague-Ruzyne.
Un appel d'offres à deux tours pour la privatisation des 91,51% des parts de la compagnie nationale toujours détenus par l'Etat avait été lancé en République tchèque début février.