Le titre Aéroports de Paris progresse de 5,32% à 59,41 euros dans la matinée, enregistrant l'une des plus fortes hausses du marché SRD. Le groupe a publié ce matin un chiffre d'affaires de 1,285 milliard d'euros au premier semestre, soit une hausse de 5,9%. Le trafic, pourtant, a reculé de 6,4% à 39,9 millions de passagers. La croissance a toutefois été assurée grâce à une hausse de 6,9% des ventes dans la branche aéronautique du groupe, qui comprend les redevances et les taxes d'aéroport.
ADP a notamment compensé les effets de la baisse du trafic en se livrant à des augmentations tarifaires (+ 5,5% au 1er avril) et grâce à l'accroissement du nombre de postes de stationnement des avions.
L'opérateur aéroportuaire a par ailleurs confirmé ses objectifs 2009. Le groupe est «confiant sur sa capacité à afficher un chiffre d'affaires annuel en légère croissance, conformément à ses objectifs pour l'année 2009», a souligné ADP dans un communiqué.
Le dynamisme de notre chiffre d'affaires a bénéficié du développement de notre offre en matière de commerces, des ouvertures récentes de nouvelles infrastructures, du dynamisme commercial de notre activité immobilière et du fort développement de NOS activités de diversification", a déclaré Pierre Graff, le PDG du groupe.
Ce dernier assure que le trafic, malgré une baisse de 6,4% sur la période, demeure «plus résistant que celui des principaux aéroports européens».
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
En 2007, Aéroports de Paris a accueilli 86,4 millions de passagers. C'est aujourd'hui le deuxième groupe de services aéroportuaires en Europe en termes de chiffre d'affaires. Le groupe possède et exploite trois plates-formes en Ile-de-France : Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget , dix aérodromes et un héliport. L'objectif d'Aéroports de Paris est de devenir le groupe aéroportuaire européen de référence par son efficacité, la qualité de ses services, sa gestion environnementale et ses performances économiques.
La stratégie du groupe s'articule autour de quatre points :
- Accroître l'efficacité et les capacités de ses sites;
- Exploiter son potentiel commercial;
- Enrichir l'offre de services aux passagers;
- Valoriser à moyen terme son potentiel immobilier.
Les points forts de la valeur
- Aéroports de Paris bénéficie de l'attrait de Paris.
- Le transport aérien est un secteur en croissance soutenue : le nombre de passagers augmente chaque année.
- La formule tarifaire avec des clauses d'ajustement offre au groupe une protection en cas de baisse des revenus.
- Aéroports de Paris a lié des partenariats importants avec Air France/KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret.
Les points faibles de la valeur
-La rentabilité des activités d'assistance en escale.
-La régulation de l'activité restreint le potentiel de création de valeur.
- Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.
Comment suivre la valeur
- La privatisation du groupe aéroportuaire, contrôlé à 68,4% par l'Etat, pourrait être l'un des dossiers phares de 2008. Vinci a acquis en janvier 3,3% du capital. Le groupe de BTP se place ainsi au premier rang des prétendants au rachat en cas de privatisation.
- L'immobilier sortira du périmètre régulé en 2010. Le groupe pourra alors maximiser le rendement de son important patrimoine foncier.
- L'activité d'Aéroports de Paris dépend de la santé financière des compagnies aériennes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Le trafic aérien devrait subir un recul sans précédent en 2009 : selon l'Iata, le trafic mondial devrait reculer de 8% cette année, soit l'équivalent de 180 millions de passagers. C'est la plus forte baisse jamais enregistrée. Entre 2000 et 2002, suite aux attentats du World Trade Center, le trafic n'avait diminué « que » de 33 millions de passagers sur 2 ans. Le chiffre d'affaires des compagnies devrait lui, chuter de 15% cette année, ce qui correspond à une perte d'activité de 80 milliards de dollars. Quant aux pertes cumulées, elles devraient atteindre 9 milliards de dollars en 2009, contre 10,4 milliards l'an dernier. Ces pertes sont bien inférieures aux 13 milliards de dollars affichés en 2001 par les acteurs du secteur. Cet écart s'explique par une meilleure adaptation des compagnies à leur environnement dégradé : elles ont su réduire leur offre. Le secteur ne devrait pas connaître de grande faillite car les groupes bénéficient d'une meilleure trésorerie qu'en 2001. Néanmoins les pertes en 2009 pourraient être revues à la hausse compte tenu de la récente remontée du prix du baril de pétrole. En effet, le montant estimé par l'Iata ne tient pas compte d'éléments exceptionnels, comme des dépréciations liées aux couvertures pétrolières.