Les marchés européens ont cédé aux pressions baissières dans l'après-midi, clôturant en territoire négatif la séance de mardi. Outre des prises de bénéfices après plusieurs semaines de hausse des principaux indices européens, la baisse du jour peut s'expliquer par la publication de chiffres économiques médiocres outre-Atlantique. A Paris, seules deux valeurs du CAC 40 ont échappé à la baisse : Veolia Environnement et Danone. A la clôture, le CAC 40 cédait 1,38% à 3 456,18 points tandis que l'Eurotop 100 chutait de 1,16% à 1 994,64 points.
Adecco (- 5,58% à 49,90 francs suisses) a publié une perte nette de 147 millions d'euros au deuxième trimestre 2009 contre un bénéfice de 212 millions sur la même période l'an passé. Cette perte inattendue s'explique notamment par une brusque chute du chiffre d'affaires, qui a plongé à 3,591 milliards d'euros contre 5,202 milliards l'an passé. Il faut également y voir l'impact d'une charge de dépréciation de 125 millions d'euros concernant des actifs dont le groupe a récemment fait l'acquisition en Allemagne. Le résultat opérationnel est ressorti en perte de 173 millions contre un excédent de 304 millions en 2008.
Avec une chute de 17,49% à 2,06 euros, Natixis a connu le plus vif recul du marché SRD. Ces prises de bénéfices s'expliquent tout d'abord par la flambée qu'a connu Natixis ces derniers jours. Toujours très volatil, il atteignait hier 2,71 euros, son niveau le plus haut depuis le début de l'année. Depuis le 1er janvier, la valeur a explosé de près de 80%. Cette chute s'explique également par les déclarations du groupe BPCE, qui a mis fin à la vague de spéculation sur un retrait du titre de la cote.
CGGVeritas (- 4,27% à 13,87 euros) a annoncé l'ouverture du Centre de Technologie d'Al-Khobar par ARGAS, sa filiale conjointe avec TAQA en Arabie Saoudite. « Ce centre est destiné à mettre à disposition de l'industrie pétrolière et gazière du Royaume Saoudien des ressources et des technologies sismiques de tout premier rang », a déclaré le groupe parapétrolier.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la consommation ont reculé de 0,5% en juillet en rythme annuel en Allemagne. Le bureau fédéral des statistiques a indiqué qu'il s'agissait du taux d'inflation le plus faible pour l'ensemble du pays depuis la réunification et depuis le printemps 1987 pour l'Allemagne de l'Ouest. L'indice des prix IPCH, qui permet la comparaison avec les autres pays européens, a reculé de 0,7% sur un an. Il s'agit de la première baisse enregistrée par cet indice depuis sa création. Il a reculé de 0,1% en juillet par rapport à juin.
Les stocks des grossistes ont reculé de 1,7% au mois de juin aux Etats-Unis, ce qui est supérieur au consensus d'une baisse de 0,9%. Ils avaient baissé de 1,2% en mai, chiffre révisé de -0,8%.
La productivité a progressé de 6,4% au deuxième trimestre aux Etats-Unis, ce qui est supérieur au consensus de 5,5%. En revanche, le chiffre du premier trimestre a été abaissé de 1,6% à 0,3%. Publiés en parallèle, les coûts unitaires du travail ont reculé bien plus fortement que prévu, -5,8% contre -2,5%. Ils avaient déjà baissé de 2,7% au cours du trimestre précédent, chiffre révisé de +3%.
A la clôture, l'euro cotait 1,4125 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.