Les dirigeants du G8 se réunissent mercredi à L'Aquila (Italie), une ville dévastée il y trois mois par un séisme, pour tenter de relancer l'économie mondiale, renforcer la lutte contre le changement climatique et trouver une position commune sur l'Iran.
Ce sommet "s'ouvre sous de bons auspices" en raison du réchauffement des relations Etats-Unis-Russie, a estimé mardi le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi qui a pris la décision de transférer le G8 du lieu initialement prévu en Sardaigne, vers cette zone sismique où sont encore bien visibles les dégâts du tremblement de terre qui a fait 299 morts en avril.
Les participants seront toutefois immédiatement évacués en cas de secousse tellurique d'une magnitude supérieure à 4, selon la protection civile italienne. Vendredi, une secousse de 4,1 sur l'échelle de Richter avait été enregistrée près de la caserne militaire où a lieu le sommet.
Des manifestations contre le sommet se sont déroulées mardi à Rome, distante d'une centaine de kilomètres. Une quarantaine de manifestants ont été interpellés, surtout des Italiens. Des heurts se sont produits à la gare.
Cinq Français âgés de 25 à 35 ans ont également été interpellés en possession de bâtons près de L'Aquila. Ils ont été inculpés de détention d'armes prohibées mais laissés en liberté.
Au total, plus de 15.000 policiers sont mobilisés à Rome et à L'Aquila pour assurer la sécurité du sommet. "Tout ce qui devait être fait pour assurer la sécurité du G8 a été fait", a assuré le ministre italien de l'Intérieur, Roberto Maroni.
Une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que de responsables d'institutions multilatérales sont attendus à L'Aquila.
Le G8 réunit l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Japon et la Russie. Les travaux du sommet débutent mercredi vers 11H00 GMT avec un déjeuner de travail.
Jeudi et vendredi, le sommet s'élargira aux dirigeants du G5 (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique), de l'Australie, de l'Indonésie et de la Corée du Sud pour aborder notamment la lutte contre le réchauffement climatique.
L'Egypte, le Danemark, les Pays-Bas, l'Espagne, la Turquie, l'Algérie, l'Angola, l'Ethiopie, la Libye, le Nigeria et le Sénégal ont également été invités.
Selon Silvio Berlusconi, une dizaine de déclarations sont déjà prêtes, sur le terrorisme, sur la non-prolifération nucléaire ou même la déclaration finale. Il a salué le travail de préparation des "sherpas" (principaux négociateurs des chefs d'Etat).
Il a également confirmé que le G8 lancerait une initiative contre la faim dans le monde d'un montant de "10 à 15 milliards" de dollars.
Sur l'Iran, sujet principal du dîner mercredi, le G8 devrait réaffirmer la condamnation des violences post-électorales. Selon Silvio Berlusconi, la France serait favorable à des sanctions supplémentaires mais d'autres pays y sont opposés "car ils pensent qu'elles ne produisent pas de résultats", a-t-il dit, précisant être pour sa part "favorable au dialogue".
Le président chinois Hu Jintao participera au G8 alors que de sanglantes émeutes ethniques ont eu lieu dans la région chinoise du Xinjiang. "Nous aurons l'occasion d'évoquer la situation", a dit à Berlin la chancelière allemande, Angela Merkel.
Face à la crise, la France et le Brésil comptent demander d'"accorder une attention prioritaire à la dimension sociale de la mondialisation". Le pire est "toujours à venir", a prévenu le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy.
Sur le climat, le G8, responsable de 40% des émissions de gaz à effet de serre, doit endosser collectivement l'objectif de limiter le réchauffement global à +2 degrés Celsius par rapport aux niveaux pré-industriels.