La Bourse de New York se repliait vendredi à la mi-journée, les investisseurs, inquiets des conséquences de la hausse du taux d'épargne des ménages américains, décidant d'empocher quelques bénéfices: le Dow Jones perdait 0,48% mais le Nasdaq grappillait 0,14%.
Vers 16H05 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 40,81 points à 8.431,59 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, parvenait toutefois à prendre 2,64 points à 1.832,18 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 0,34% (3,12 points) à 917,14 points.
Jeudi, Wall Street avait fortement avancé, soutenue par des résultats d'entreprises encourageants et les valeurs liées à la consommation, qui ont éclipsé des données décevantes sur le chômage aux Etats-Unis. Le Dow Jones et le Nasdaq avaient tous les deux gagné 2,08% et le S&P 500 2,14%.
"Il faut toujours une excuse pour des prises de bénéfices: aujourd'hui, c'est la hausse du taux d'épargne des ménages américains, au plus haut depuis 16 ans. Le marché s'inquiète parce que cela va peut-être retarder une reprise de la consommation", a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
En mai, les consommateurs aux Etats-Unis ont profité du coup de pouce du plan de relance budgétaire promulgué en février, avec des revenus en hausse de 1,4%. Mais ils ont décidé d'économiser: leur taux d'épargne a atteint 6,9%, du jamais vu depuis décembre 1993.
Le point positif est que leur moral s'est amélioré: l'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l'Université du Michigan a progressé plus que prévu en juin pour retrouver son niveau de février 2008, à 70,8 points.
Les investisseurs continuaient par ailleurs d'ajuster leurs portefeuilles avec l'approche de la fin du trimestre, un mouvement qui avait d'ailleurs soutenu la hausse de jeudi. Toutefois, le volumes d'échanges restait peu étoffé.
"Les gérants de portefeuilles travaillent à peaufiner leur portefeuille en choisissant les meilleures performances du trimestre, des titres qui avaient eu le bon goût de se replier ces dernières séances à des prix d'entrée moins élevés", a observé Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Exemple de ce phénomène, le pionnier des assistants numériques Palm (+16,62% à 16,35 dollars), qu'un "tas de gens veut mettre dans son portefeuille" après ses belles performances selon Gregori Volokhine, amplifiant le mouvement de hausse de vendredi.
Le groupe a certes creusé lourdement ses pertes en un an, mais des résultats nettement moins mauvais que prévu ont enthousiasmé les investisseurs, qui espèrent de bonnes ventes pour le nouveau téléphone multifonctions Pre.
Cet élan fourni par Palm permettait aux valeurs technologiques de résister à la baisse.
Le groupe américain de services informatiques Accenture (+3,63% à 32,79 dollars) a enregistré un bénéfice trimestriel en baisse de 5,35% à 443,97 millions de dollars, mais a relevé sa prévision de bénéfice par action annuel.
L'avionneur Boeing (-1,08% à 42,07 dollars) devait faire face à l'annulation d'une commande de 15 avions 787 "Dreamliner" et au report de la livraison de 15 autres appareils par la compagnie australienne Qantas.
Environ les deux tiers des composants de l'indice Dow Jones étaient en baisse. Le repli du distributeur Wal-Mart, de 1,16%, pesait, tout comme celui des deux groupes pétroliers ExxonMobil (-1,16%) et Chevron (-1,05%).
Le marché obligataire était encore en hausse après avoir bondi la veille. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 3,500% contre 3,546% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,300% contre 4,329% la veille.