La poursuite des travaux d'exploration d'une mine d'or du centre-ouest colombien, considérée comme la plus grande découverte de la dernière décennie dans le monde, sera décidée seulement en juillet prochain, a indiqué jeudi un responsable de la société sud-africaine Anglo Gold Ashanti.
Raphaël Herz, président de la multinationale en Colombie, a précisé que des experts vont décider d'ici la mi-juillet s'il est possible de continuer la phase exploratoire, après que les autorités environnementales ont autorisé à réaliser ces travaux seulement sur 6,3 hectares, contre 515,7 requis.
Selon des études initiales, le gisement La Colosa, situé dans une zone proche de la municipalité de Cajamarca, dans le département de Tolina (centre-ouest), pourrait contenir des réserves d'environ 12,3 millions d'onces d'or, et permettrait d'exporter quelque 800.000 onces par an, soit un montant proche de 700 millions de dollars.
Quelque 35 millions de dollars ont été investis dans ce projet, mais quelque 200 millions de dollars de plus sont nécessaires pour la phase suivante d'exploration. Le lancement éventuel de la production, qui pourrait intervenir, selon les estimations, dans un délai de cinq à six ans, nécessiterait 2,7 milliards de dollars supplémentaires.
Le projet est paralysé depuis février 2008 car il est très contesté en raison des possibles répercussions de l'étape exploratoire sur les ressources en eau de la région, dont l'économie est essentiellement agricole.
Anglo Gold assure qu'il est prouvé que la phase exploratoire de ce type de projet n'affecte pas les ressources en eau, tant du point de vue qualitatif que quantitatif.
M. Herz a déclaré aux journalistes que dans aucune région du monde où la multinationale opère, cette dernière ne s'est trouvée dans une situation similaire, la Colombie étant "le seul pays où la discussion a atteint de tels niveaux".
"Il ne doit pas y avoir opposition entre or et eau, ou entre vocation agricole et minière" car les deux activités peuvent être compatibles, a-t-il souligné.