La CGT s'oppose à la remise en cause des majorations de durée d'assurance accordées aux mères pour le calcul de leur retraite, qui aurait des "effets désastreux", a indiqué le syndicat lundi dans un communiqué.
La CGT indique avoir été auditionnée sur ce thème au début du mois de juin par le député UMP Denis Jacquat, tandis que le gouvernement a lancé une réflexion sur une réforme des droits familiaux et conjugaux de retraite.
La majoration de durée d'assurance accordée aux mères par le régime général (salariés du privé), de deux ans maximum par enfant, permet aux salariées d'anticiper leur départ à la retraite sans pénalité ou d'améliorer le montant de leur pension.
"Une remise en cause de la majoration de durée d'assurance aurait des effets désastreux sur la pension des femmes", estime la CGT, jugeant qu'elle "conduirait immanquablement à aggraver les inégalités hommes-femmes, qui malgré des évolutions, demeurent à un niveau très élevé".
La majoration a été instaurée au début des années 1970. Elle est accordée à toutes les femmes ayant élevé au moins un enfant, qu'il y ait eu ou non interruption d'activité pour le prendre en charge.
Mais elle est sur la sellette d'un point de vue juridique. Relevant que sa justification repose sur le fait d'avoir élevé un enfant, la Halde a récemment demandé qu'elle soit également accordée aux pères ayant élevé leur enfant.
Un arrêt de la Cour de cassation du 19 février 2009 a repris ces arguments pour accorder la majoration à un père. La généralisation aux pères de ce droit aurait un impact important sur les comptes déjà déficitaires de la branche vieillesse, ce qui fait craindre sa suppression pure et simple.
La CGT propose de "préserver ce droit des femmes en l'associant à l'accouchement et à la maternité", et non plus à l'éducation des enfants.