La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a indiqué vendredi à l'AFP que le projet de taxer les transactions financières en faveur du développement, évoqué la veille par le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, n'était "pas à l'étude pour le moment".
"On n'a rien à l'étude pour le moment", a déclaré Mme Lagarde en marge d'une réunion sur les financements innovants pour le développement organisée à l'ocde à Paris.
Le chef de la diplomatie française avait proposé jeudi de taxer les transactions à hauteur de 0,005% dans le cadre des financements innovants visant à lutter contre la pauvreté et les maladies dans le monde.
Cette taxe, qui concernerait "les banques et les gens qui utilisent les banques", pourrait porter sur "les monnaies", "le change", et "les transactions en général", et devrait être instituée d'abord "sous forme volontaire", avait dit M. Kouchner.
"On ne peut pas procéder de manière solitaire dans ce domaine (...) Ca ne peut fonctionner que si c'est étudié en profondeur et que si c'est accepté et mis en oeuvre par tout le monde", a estimé Mme Lagarde, interrogée à ce sujet.
Bernard Kouchner "a toujours des idées très généreuses mais on n'a pas expertisé" le projet qu'il a évoqué, a déclaré la ministre, précisant qu'elle encourageait plutôt les gouvernements à adopter le mécanisme de taxation des billets d'avions ("taxe Chirac") "qui fonctionne déjà".
Ce prélèvement de 1 à 40 euros sur les billets d'avion a rapporté environ 300 millions de dollars l'an dernier, une somme reversée intégralement à l'organisation internationale Unitaid, selon Le Figaro.
Treize pays, dont la France, appliquent déjà cette taxe.
Selon Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération, la création d'une taxe sur les transactions monétaires pourrait rapporter par an "entre 30 et 60 milliards de dollars". Un fonds serait créé pour recueillir le produit de la taxe et l'affecter à des projets de développement.