Les marchés européens ont clôturé en hausse au terme d'une séance passée presque entièrement en territoire négatif. Le sursaut a eu lieu en milieu d'après-midi, avec le chiffre de la confiance du consommateur américain. Cette statistique, qui a fortement progressé, a tiré Wall Street à la hausse, et a entraîné les places européennes. L'ampleur de ce rebond n'a toutefois pas été assez puissant pour redresser le titre Danone, pénalisé par l'annonce d'un appel au marché. A la clôture, le CAC 40 gagnait 1,05% à 3 270,09 points et l'Eurotop 100 s'accordait 1,01% à 1 850,78 points.
A Londres, Rio Tinto a gagné 0,25% à 2776 pence au sein d'un secteur des mines également mal orienté. Le troisième groupe minier mondial a annoncé qu'il allait réduire de 33% le prix du minerai de fer qu'il livrera au groupe sidérurgique japonais Nippon Steel Corporation pour un an à compter du mois d'avril. Les prix sur lesquels les deux groupes se sont accordés serviront de référence pour les autres transactions dans le secteur. La hausse des prix de 96% imposée aux sidérurgistes chinois semble bien loin, même si elle ne date que de l'année dernière !
A Paris, Danone a chuté de 5,14% à 37,58 euros, après avoir annoncé qu'il allait procéder à une augmentation de capital de 3 milliards d'euros. L'opération sera lancée dans les prochains jours "en fonction des conditions de marché", a précisé le directeur général délégué de Danone, Emmanuel Faber. Le géant de l'agroalimentaire entend ainsi "réduire son endettement" et "accroître sa flexibilité financière et stratégique" en vue de procéder à des acquisitions de taille moyenne ou petite.
Sur le marché SRD, Nexans a perdu 5,78% à 41,74 euros après avoir annoncé que le taux de marge opérationnelle au premier semestre devrait se situer aux environs de 4,5% à 5%. Le spécialiste du câble n'a pas constaté d'amélioration de l'activité au deuxième trimestre après avoir enregistré une contraction de 17% des ventes sur une base organique sur les trois premier mois de l'année. Pour autant, Nexans réaffirme être mobilisé sur son objectif 2009 d'un taux de marge de 6%. Les informations d'aujourd'hui devraient cependant renforcer les doutes des analystes sur la capacité de la société à atteindre ces objectifs.
Les chiffres macroéconomiques
Au mois d'avril, les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont augmenté de 0,7% après une hausse de 0,6% en mars (chiffre révisé de - 0,5 point). Les dépenses de consommation en biens durables ont progressé de 2,1% après une chute de 0,6% au mois de mars.
Les commandes à l'industrie ont chuté de 0,8% au mois de mars en zone euro par rapport au mois de février. En février, l'indice était resté inchangé. Sur un an, les commandes à l'industrie ont connu au mois de mars un recul de 26,9%.
Le prix des maisons a diminué de 2,2% en mars aux Etats-Unis, selon l'indice S&P Case Shiller des prix immobiliers.
L'indice de confiance des ménages du Conference Board pour le mois de mai est remonté à 54,9, contre 40,8 (révisé) en avril. Les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 42.
A la clôture, l'euro cotait 1,3980 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.