L'équipementier automobile allemand Continental a affirmé mercredi à l'AFP "avoir posé les bases d'une offre très avantageuse" au groupe MAG, basé à Dubaï, pour une éventuelle reprise de l'usine de Clairoix (Oise), en proposant notamment un soutien technique pendant "au moins dix ans".
Nicolaï Setzer, directeur de la division de pneus de tourisme et camionnettes de Continental, qui a fait ces déclarations, rencontrera par ailleurs le 27 mai des représentants des salariés français, selon un communiqué du groupe. L'Etat "peut être inclus" dans cette réunion, a précisé M. Setzer à l'AFP.
L'équipementier automobile avait annoncé dans la matinée qu'il poursuivait ses discussions avec le groupe de Dubaï MAG, à Hanovre (Allemagne), pour une reprise de l'usine de Clairoix, menacée de fermeture en 2010.
"Nous avons proposé la cession du terrain, des bâtiments, des équipements, du savoir-faire, des compétences des salariés, y compris du management, qui pourraient tous être repris, et l'usage des brevets de Continental" mais "pas les marques", a rapporté M. Setzer.
"Nous allons plus loin: nous allons aussi leur donner un soutien technique et industriel, c'est-à-dire par la maintenance du site, un accompagnement de transition et un support technique pour la commercialisation des pneus à l'international", a-t-il ajouté, précisant que la question du prix serait abordée lors d'une "prochaine étape".
Selon le directeur, "il faut être encore prudent", la reprise "reste une hypothèse". L'accessoiriste automobile MAG devrait donner sa réponse "très rapidement", a-t-il poursuivi, alors que le groupe de Dubaï est la seule société à avoir approché Continental.
"Les représentants de MAG sont très professionnels" mais "on ne peut encore juger du sérieux de leur projet", d'après M. Setzer, tandis que des syndicats de l'usine ont évoqué "des enfants qui découvrent un jouet".
Le groupe a par ailleurs "condamné l'intrusion forcée" mercredi du site Continental de Sarreguemines (Moselle) par des salariés de Clairoix réclamant une rapide rencontre avec l'Etat et la direction allemande.
Les "Conti" ont décidé de poursuivre leur occupation, considérant que la date du 27 mai "n'était pas acceptable". M. Setzer la justifie par la priorité donnée - une "obligation légale" selon lui - aux négociations dans le cadre du comité central d'entreprise, dont deux séances sont prévues les 14 et 19 mai.