Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a préconisé au ministère de l'Economie de revoir à la baisse le taux de rémunération du Livret A le 1er mai, prochaine date de modification possible, affirme vendredi Les Echos.
Interrogé par l'AFP, l'entourage de la ministre de l'Economie Christine Lagarde a assuré qu'aucune lettre de recommandation n'avait été transmise à Bercy par la Banque de France.
La préconisation officielle de la Banque de France ne saurait, quoi qu'il en soit, intervenir avant le 10 avril, date de publication du chiffre de l'inflation en France pour mars. Ce chiffre entre, en effet, dans le calcul du taux de rémunération théorique du Livret A.
En prenant le dernier chiffre disponible d'inflation sur un an, le taux du Livret A passerait de 2,5% actuellement à 1,25%.
Si le gouvernement décidait d'appliquer ce mécanisme à la lettre, le taux descendrait à un niveau jamais vu depuis sa création, en 1818, selon des chiffres de la Banque de France. La rémunération du Livret A avait atteint 2% entre août 2005 et février 2006, son plus bas niveau à ce jour.
Selon l'arrêté du 27 janvier, si, au 15 avril et au 15 octobre, la Banque de France "estime que la variation de l'inflation ou des marchés monétaires est très importante", le gouverneur peut proposer à Bercy la révision du taux, respectivement au 1er mai ou au 1er novembre suivants.
A cette fin, il transmet alors un courrier au ministre dans les quatre jours ouvrés suivant le 15 avril ou le 15 octobre.
L'entourage de Mme Lagarde a indiqué que, pour se déterminer sur l'évolution de la rémunération du Livret A, il prendrait en compte la baisse de l'inflation et celle des taux, "qui sont des éléments objectifs".
Début février, précédente date de révision possible du taux, le gouvernement avait choisi de fixer le taux à 2,5%, alors que l'application du mécanisme de calcul l'aurait porté à 2%. Il était jusqu'ici de 4%.