Le gouvernement doit répondre "très rapidement" à l'envolée du chômage des jeunes diplômés résidant dans les zones urbaines sensibles (ZUS), sous peine de provoquer "une ghettoïsation accrue", a jugé lundi la fédération des ingénieurs et cadres CFTC (Ugica-CFTC).
"L'Ugica demande aux pouvoirs publics d'apporter très rapidement des réponses au problème de cette +explosion+ du chômage des jeunes diplômés résidant en ZUS. A défaut, cela provoquerait indéniablement une ghettoïsation encore accrue de ces zones sensibles, avec toutes les conséquences fâcheuses que cela peut engendrer", selon un communiqué.
Dans les quartiers défavorisés classés parmi les 700 zones urbaines sensibles, le nombre de jeunes inscrits au chômage a progressé de 57,2% en un an et doublé pour les diplômés Bac+3 ou plus, selon une note gouvernementale citée par Médiapart mais non confirmée de sources ministérielles.
La fédération se dit "préoccupée" par le doublement des demandeurs d'emploi diplômés du supérieur, notant que "la détention d'un tel niveau de diplôme permettait justement à ces jeunes de +sortir+ de ces zones sensibles, en accédant au statut de cadre".
"Ces jeunes diplômés ont également un rôle d'exemplarité vis-à-vis des jeunes générations et si le gouvernement ne permet pas d'inverser cette tendance, le risque d'explosion sociale ne peut être écarté", selon elle.
L'Ugica-CFTC voit aussi "un réel danger dans le fait qu'augmente la part des jeunes diplômés de ces quartiers qui auraient cessé de se manifester auprès de Pôle Emploi".