La Bourse de New York a terminé en nette hausse jeudi, portée par l'optimisme des investisseurs qui espèrent voir prochainement le bout du tunnel: le Dow Jones a gagné 2,25% et le Nasdaq 3,80%, permettant à ce dernier d'effacer ses pertes depuis le début de l'année.
Le Dow Jones Industrial Average a pris 174,75 points, à 7.924,56 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 58,05 points, à 1.587,00 points, selon des chiffres définitifs de clôture.
L'indice Standard & Poor's 500, plus représentatif du fait de sa composition élargie, a progressé de 2,33% (18,98 points), à 832,86 points.
"Les secteurs sensibles au cycle économique affichent parmi les meilleures performances: la finance, la technologie ou les secteurs sensibles à la consommation", a souligné Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisors.
La proximité de la fin du trimestre apportait son lot de prises de positions, mais "tout le monde serait très emballé si on terminait le trimestre autour des 8.000 points", a souligné Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Un tel redressement de Wall Street aurait paru inimaginable il y a encore deux semaines, avec un Dow Jones à 6.500 points, a-t-il noté.
Le marché a vu sa confiance renforcée par plusieurs nouvelles.
Le taux moyen pour un crédit immobilier à taux fixe sur 30 ans aux Etats-Unis est tombé à son plus bas depuis 1971, à 4,85%, conséquence logique de la politique monétaire de la Réserve fédérale. Les investisseurs espèrent que le bas niveau du crédit et la chute des prix vont permettre au secteur immobilier, au coeur de la crise, de se stabiliser.
Le marché a aussi trouvé du réconfort dans le succès d'une émission obligataire sur des obligations du Trésor à 7 ans, pour laquelle la demande a été plus de deux fois supérieure à l'offre. "Un soulagement après l'allocation décevante de la veille", a précisé M. Johnson.
L'optimisme du marché lui a permis d'ignorer l'annonce d'un recul du produit intérieur brut de 6,3% au quatrième trimestre 2008, en rythme annuel, dans la mesure où il tablait sur un chiffre encore plus mauvais de 6,6%.
Les investisseurs ont également passé outre l'augmentation du nombre de nouveaux chômeurs inscrits aux Etats-Unis la semaine passée. En moyenne ajustée sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif d'une tendance, le nombre de nouvelles inscriptions a en effet reculé pour la première fois après une série de dix semaines de hausse.
Les investisseurs ont par ailleurs pris note du projet de réforme de la régulation du système financier présenté par le Trésor, prévoyant de durcir les normes existantes et d'assujettir au contrôle des autorités un grand nombre d'entreprises ou de marchés qui y échappaient jusqu'ici.
Les valeurs financières ont d'ailleurs été mitigées. Citibank a cédé 4,75%, Bank of America 1,56%, tandis que JPMorgan Chase a pris 1,89%.
Jeudi, ce sont surtout les valeurs technologiques qui se sont distinguées, avec notamment Hewlett Packard (+7,06% à 33,20 dollars) et Intel (+5,89% à 15,82 dollars), l'une et l'autre entrant dans la composition du Dow Jones.
Les constructeurs automobiles General Motors (+14,05% à 3,41 dollars) et Ford (+6,14% à 2,94 dollars) ont enregistré de solides gains. Le président Barack Obama s'est dit prêt à aider l'industrie automobile américaine, mais a réclamé de sa part des mesures de restructuration "douloureuses".
Les valeurs industrielles -- +6,47% pour le fabricant d'engins de chantier Caterpillar -- et de l'énergie -- +1,53% pour le groupe pétrolier ExxonMobil-- ont profité de la bonne passe du marché.
Plusieurs publications de résultats d'entreprises sont ressorties supérieures aux attentes, dont celles du distributeur d'électronique grand public Best Buy (+12,58% à 37,67 dollars) et du fabricant de boissons sans alcool Dr Pepper (+15,22% à 17,87 dollars).
Le marché obligataire s'est retourné et a fini en hausse. Le rendement du bon à 10 ans a baissé à 2,733% contre 2,772% mercredi soir et celui à 30 ans à 3,651%, contre 3,717% la veille.