La Bourse de New York, forte d'un franc rebond après quatre semaines de chute, va tenter de s'appuyer sur la détermination des pouvoirs publics à sortir les banques du marasme pour poursuivre sur sa lancée et anticiper des jours meilleurs.
"Le rebond du marché est impressionnant", juge Frederic Dickson, de DA Davidson.
Sur la semaine écoulée, l'indice phare de Wall Street, le Dow Jones, est remonté de 9,0%, à 6.626,94 points, après un plongeon de 20% sur les quatre semaines précédentes. Il réalise ainsi sa meilleure performance hebdomadaire depuis fin novembre, et est parvenu à aligner quatre séances consécutives de hausse, ce qui ne lui était pas non plus arrivé depuis la même époque.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a bondi de 10,6% à 1.431,50 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 10,7% à 756,55 points.
"Il fallait bien rebondir", estime Lindsey Piegza, de FTN Financial. Mais, prévient-elle, "c'est probablement un rebond de marché baissier, pas encore le début d'une tendance de hausse à long terme".
Le marché s'est accroché à des bonnes nouvelles en provenances des valeurs vedettes les plus fragilisées: les banques Citigroup et Bank of America, qui se sont dites rentables sur les deux premiers mois de l'année, General Motors, qui ne va pas avoir besoin immédiatement de deux milliards de dollars d'aide publique, ou encore le conglomérat General Electric, moins sanctionné que prévu par les agences de notation.
bilan sur la semaine, pour ces titres, +73% pour Citigroup, +83% pour Bank of America, +88% pour General Motors, +36% pour General Electric.
Le mouvement a été encouragé par l'impatience des parlementaires américains, qui ont promis d'agir pour renforcer les règles qui encadrent la spéculation sur la baisse d'une action.
Ils ont également exhorté l'association professionnelle qui établit les normes comptables d'assouplir la règle qui impose aux banques d'importantes dépréciations d'actifs à répétition.
"Si on se débarrasse de cette règle, les banques vont redevenir solvables et même être capables de rembourser l'aide publique reçue du gouvernement, c'est pour ça que c'est si important", explique Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Pour l'analyste, si Washington confirme travailler en ce sens, la tendance à la hausse pourrait se poursuivre.
"Si on observe un repli, ce sera dans un volume d'échanges plus faible, parce que les investisseurs attendent", avance-t-il.
La semaine prochaine apportera son lot d'indicateurs économiques sensibles, notamment sur le plan de l'industrie, avec lundi l'indice Empire State d'activité industrielle à New York et les chiffres fédéraux de la production en février, et jeudi l'indice pour la région de Philadelphie.
Côté immobilier, les chiffres des permis de construire et mises en chantier de février seront délivrés mardi.
Autre point fort sur l'agenda, la banque centrale américaine va se réunir pendant deux jours, mais elle ne peut plus agir sur son taux directeur, déjà quasiment à zéro. Le marché sera plus attentif au ton du communiqué publié mercredi, espérant entrevoir l'annonce d'une reprise économique.
Quelques sociétés vont également publier leurs résultats trimestriels.
Le marché obligataire s'est légèrement replié. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, est remonté à 2,885%, contre 2,878% vendredi dernier et celui à 30 ans à 3,672%, contre 3,503% une semaine plus tôt.