Interrogé sur CNBC, le patron de Berkshire Hathaway a estimé que l'économie devrait se redresser « dans les cinq ans ». Néanmoins, il se dit « plus optimiste » qu'il y a quelques mois, car l'arrivée de Barack Obama, un « homme très intelligent », constitue selon lui un sérieux motif d'espoir. « Je pense qu'il est le meilleur "commandant-en-chef" possible » pour la situation. Outre ce vibrant hommage à l'ex-sénateur de l'Illinois, Warren Buffett a salué les actions « promptes et avisées » de la Fed, qui ont « permis d'éviter le pire ».
Tempérant quelque peu ses ardeurs, l'homme d'affaires a mis en garde : « Le plan de soutien à l'économie ne constitue qu'une partie du processus de reprise, et d'autres étapes seront importantes. » Ajoutant : « Ce qui est essentiel maintenant, c'est la clarté à propos de ce qui sera fait sur le système financier. » A ce titre, « le gouvernement (américain) a entrepris les mesures qui s'imposaient, et il l'a fait avec célérité », a-t-il lancé.
Warren Buffet : « les gens vivent dans la peur »
Observant l'angoisse des investisseurs devant l'ampleur de cette crise, Warren Buffett, qui approche des 80 ans, avoue : « Je n'ai jamais vu un tel niveau de peur auparavant. » Il attribue cette tendance au changement soudain de comportement des consommateurs, illustrant cette explication par la baisse d'activité des bijouteries de sa holding Berkshire Hathaway (Ben Bridge Jewelers, Borsheim's Fine Jewelry, Helzberg Diamonds). Et de résumer : « Les gens vivent dans la confusion et la peur ».
Warren Buffett a également glissé que des valeurs bancaires américaines comme Wells Fargo ou US Bancorp présentent « d'excellentes perspectives à moyen terme ». Preuve de l'influence des conseils du milliardaire, le titre Wells Fargo bondissait de 16% dans la foulée à Wall Street. La banque américaine vient pourtant d'annoncer une chute de 85% de son dividende en 2008 afin d'économiser 5 milliards de dollars par an. Rappelons que Berkshire Hathaway détient 7% de Wells Fargo.