Le titre BNP Paribas (- 0,92% à 21,54 euros) se montre indécis dans la matinée après la signature d'un nouvel accord concernant la reprise de Fortis. L'annonce de l'accord entre la direction de BNP Paribas et le gouvernement belge, qui faisait l'objet d'annonces par la presse dès vendredi dernier, était déjà prise en compte dans une large mesure par le marché.
Selon les termes du nouvel accord signé dans la nuit de vendredi à samedi, BNP prendra 75% de Fortis Banque, aujourd'hui détenue en intégralité par l'Etat belge. BNP prendra également 25% de Fortis Assurance auprès de Fortis Holding.
Les termes de l'accord sont donc globalement similaires à celui qui avait été rejeté par les actionnaires de Fortis le mois dernier.
Le coût de l'opération s'élèvera à 10,4 milliards d'euros pour BNP, dont 10% en cash. A l'origine, le montant du deal devait s'élever à 14,7 milliards d'euros dont un tiers de cash.
La banque française s'est en revanche engagée à accroître son exposition aux risques de défaut des actifs toxiques de Fortis, aujourd'hui logés dans un véhicule dédié.
De son côté, l'Etat belge a accepté d'octroyer davantage de garanties à BNP : il versera jusqu'à 2 milliards d'euros si Fortis venait à connaître des problèmes de solvabilité. C'est toutefois BNP Paribas qui supportera les premières pertes du portefeuille de crédits structurés restant dans Fortis Banque, à hauteur de 3,5 milliards d'euros.
Baudouin Prot, le directeur général de la BNP, s'est déclaré convaincu que ce nouvel accord serait approuvé par les actionnaires de Fortis. «D'abord c'est un nouvel accord qui a été négocié», a-t-il déclaré au micro de la radio BFM. «Je pense qu'avec Ping An, la majorité sera écrasante, sans Ping An je crois qu'elle sera confortable, je suis confiant», a-t-il ajouté.
L'accord crée la première banque de dépôt de la zone euro.
AOF - EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Présent dans plus de 85 pays, BNP Paribas compte 161 000 collaborateurs, dont 126 000 en Europe.
Le groupe exerce son activité dans trois grands domaines : la banque de détail qui représente 50% de l'activité du groupe, la banque de financement et d'investissement (28%) et enfin la gestion d'actifs (18%), la banque privée et les assurances.
En juillet 2006, BNP Paribas a pris le contrôle de la sixième banque italienne, Banca Nazionale del Lavoro (BNL), dans le cadre d'une offre amicale de près de 9 milliards d'euros. BNP Paribas compte sur un total de 480 millions d'euros de synergies. La banque a racheté Dexia banque privée France afin d'asseoir sa position de leader. Elle poursuit par ailleurs sa politique de développement dans les pays émergents avec la signature de plusieurs accords.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.