La Bourse de New York était en baisse mardi à la mi-journée, incapable de se redresser au lendemain d'une lourde chute, alors que les inquiétudes sur le secteur financier persiste: le Dow Jones perdait 0,29% et le Nasdaq 0,12%.
Vers 17H05 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 19,83 points à 6.743,46 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,63 point à 1.321,22 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait quant à lui de 0,60% (4,20 points) à 696,62 points, cassant à son tour un seuil psychologique et technique important, celui des 700 points.
Lundi, Wall Street avait chuté, dans un marché qui s'était effondré au plus bas depuis près de 12 ans, entraîné par les valeurs financières après les pertes abyssales de l'assureur AIG. Le Dow Jones avait lâché 4,24% et le Nasdaq 3,99%.
Le marché, qui rebondissait pendant les premières heures d'échanges, est reparti en baisse.
Les investisseurs suivaient l'intervention de Ben Bernanke devant des sénateurs, qui semblait échouer à les rassurer: si le plan de relance de l'Etat devrait apporter des "gains solides" à l'économie américaine, le président de la Fed estime qu'il faudrait "en faire plus" encore pour le système financier.
"Il n'y a pas grand chose de neuf, à part de nouvelles données négatives sur l'immobilier", a constaté Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Les promesses de ventes de logements aux Etats-Unis ont en effet chuté de 7,7% en janvier par rapport à leur niveau de décembre, atteignant leur plus bas niveau depuis 2001.
"Rien ne pousse le marché à se défaire de son sentiment négatif. Il est très difficile d'anticiper un catalyseur qui pourra renverser ce sentiment", a ajouté l'analyste.
D'autant que les chutes successives ont poussé les indices vers des seuils psychologiques et techniques qui vont rendre un rebond difficile: 7.000 points largement franchis pour le Dow Jones lundi, et les 700 points le S&P 500 mardi.
La Réserve fédérale avait annoncé quelques minutes avant l'ouverture le lancement de son plan d'aide aux marchés du crédit (TALF), qui va lui permettre de prêter jusqu'à 200 milliards de dollars aux investisseurs achetant des titres adossés à ce type de crédit, pour générer jusqu'à 1.000 milliards de dollars de prêts pour les entreprises et les ménages.
Le trio qui menait les indices en hausse à l'ouverture, finance, matériaux, énergie, s'affaiblissait.
Si Bank of America (+3,86% à 3,77 dollars) et Citigroup (+4,17% à 1,25 dollar) restaient dans le vert, JPMorgan Chase pesait sur l'indice vedette avec son repli de 1,28% à 20,89 dollars.
Les valeurs de l'énergie reculaient également: les groupes pétroliers ExxonMobil et Chevron perdaient respectivement 0,60% et 0,21%.
Les premiers chiffres des ventes mensuelles automobiles n'étaient pas non plus matière à réconforter le marché: Ford (-1,65% à 1,85 dollar) a annoncé un nouvel effondrement de ses ventes aux Etats-Unis en février, de 48% sur un an avec moins de 100.000 unités vendues.
Son concurrent General Motors était stable.
Le fabricant de composants électroniques AMD, en pleine finalisation de la cession de ses activités industrielles, engrangeait 5,47% à 2,12 dollars.
Le marché obligataire s'inversait lui aussi et partait en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans baissait à 2,892% contre 2,919% lundi soir et celui à 30 ans à 3,618% contre 3,649% la veille.