Wall Street a poursuivi sa dérive baissière ; le Dow Jones retrouvant ses niveaux d'octobre 2002. C'est le plus grand scepticisme qui prévaut à l'égard de l'efficacité des plans de l'administration Obama pour soutenir le système financier et l'économie. Chaque jour qui passe apporte son lot de mauvaises nouvelles économiques : aujourd'hui l'indice de la Fed de Philadelphie et les inscriptions au chômage. Le secteur financier continue de flancher, notamment Bank of America et Citigroup. L'indice Dow Jones a cédé 1,19% à 7465,95 points et le Nasdaq Composite 1,71% à 1442,82 points.
Hewlett-Packard (- 7,89% à 31,39 dollars) affiche l'un des replis les plus prononcés de l'indice Dow Jones. Le plus important fabricant mondial d'ordinateurs personnels n'a pas pu résister à la tempête économique mondiale et a révisé en baisse ses prévisions annuelles. Le groupe dispose pourtant d'atouts pour mieux résister que ses concurrents à la bourrasque : gestion serrée des coûts, activités récurrentes représentant un tiers du chiffre d'affaires total...
Les chiffres économiques du jour
Le baril de WTI livrable en mars bondit de 8% à 37,39 dollars quelques minutes après la publication des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis. Au cours de la semaine achevée le 13 février, les stocks de brut ont reculé de 200 000 barils alors que les économistes tablaient sur une hausse de 3 millions de barils. Les stocks d'essence ont progressé de 1,1 million de barils tandis que les stocks de produits distillés ont reculé de 800 000 barils.
L'indice de la Réserve fédérale de Philadelphie est tombé à - 41,3 en février, témoignant d'une forte contraction de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie. Après un chiffre de - 24,3 en janvier, cet indicateur est tombé à son niveau le plus bas depuis 1990.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont élevées à 627 000 sur la semaine du 14 février selon les chiffres du département du Travail. Le consensus visait 620 000 inscriptions.
Les prix à la production aux Etats-Unis ont connu une hausse de 0,8% au mois de janvier. Les marchés anticipaient une augmentation de 0,2% seulement. Ces prix avaient connu des baisses consécutives sur les cinq derniers mois.
Les valeurs à suivre
DISNEY
Disney a annoncé qu'il allait restructurer son activité de parcs à thème en raison de la baisse de la fréquentation et des ventes. Cette rationalisation se traduira par des réductions d'effectifs, dont le nombre n'a pas été précisé. Au premier trimestre, clos fin décembre, le résultat opérationnel des parcs d'attractions a reculé de 24% à 382 millions de dollars.
HEWLETT-PACKARD
Hewlett Packard a révisé en baisse ses prévisions annuelles après avoir dévoilé des ventes inférieures aux attentes au premier trimestre, clos fin janvier. Les principales activités du fabricant d'informatique (ordinateurs, imprimantes, serveurs) ont affiché des ventes en baisse. Pour l'exercice en cours, la firme de Palo Alto table sur bénéfice par action compris entre 3,76 et 3,88 dollars contre une précédente fourchette de 3,88 et 4,03 dollars. Le consensus s'élevait à 3,77 dollars. Les ventes sont désormais attendues en baisse de 2% à 5%.
SPRINT
Le troisième plus important opérateur de téléphonie mobile américain, Sprint Nextel, a essuyé une perte au quatrième trimestre et continué à perdre des abonnés. Le groupe a affiché une perte nette de 1,6 milliard de dollars, soit 57 cents par action, contre une perte nette de 29,4 milliards de dollars, soit 10,31 dollars par action, un an plus tôt. A l'époque, le groupe avait enregistré une lourde dépréciation liée à la baisse de la valeur des actifs de Nextel, acheté en 2005. Hors éléments exceptionnels, le groupe a affiché une perte par action d'un cent alors que le consensus visait un BPA de -3 cents.
WHOLE FOODS MARKET
Whole Foods Market a enregistré un bénéfice net de 32,3 millions de dollars ou 20 cents par action diluée au premier trimestre, contre 39,1 millions de dollars ou 28 cents par action lors de la même période de l'année précédente. Le consensus Reuters tablait en moyenne sur 14 cents par action. Le distributeur de produits bio, naturels et haut de gamme est parvenu à réduire ses coûts face à la baisse de la consommation. Il enregistre toutefois la première baisse des ventes à périmètre comparable de son histoire.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.