Le président chinois Hu Jintao a entamé vendredi une visite au Sénégal, 2e étape de sa tournée africaine, pour une visite de moins de 24 heures dans ce pays ayant renoué des relations diplomatiques avec Pékin en 2005 après une brouille de 10 ans due à la reconnaissance de Taïwan.
Cette tournée africaine coïncide avec la publication de statistiques chinoises montrant que le commerce entre Pékin et le continent africain a établi un nouveau record en 2008, en dépassant les 100 milliards de dollars.
En provenance du Mali, le président Hu a été accueilli peu après 14H00 (locales et GMT) à l'aéroport de Dakar par son homologue sénégalais Abdoulaye Wade.
Dans la soirée, les deux chefs d'Etat ont signé cinq accords de coopération, selon la présidence sénégalaise. Ils concernent notamment la création d?une Commission mixte de coopération économique, commerciale et technique entre les deux pays.
Il y a également un protocole relatif à un prêt concessionnel dans le cadre du projet de renouvellement des bus de la société Senbus et un contrat d?achat d?huile d?arachide. Aucun chiffre n'a été communiqué par la présidence sénégalaise.
Aucun discours public ou conférence de presse n'a été organisé lors de cette visite qui doit s'achever samedi en fin de matinée.
L'arrivée du président Hu a eu lieu sans ferveur populaire, seules quelques dizaines de personnes, dont les membres du gouvernement sénégalais, s'étant déplacées à l'aéroport.
Dakar s'est en effet vidée d'une grande partie de ses habitants en raison d'un important pèlerinage annuel prévu samedi à Touba, ville sainte des mourides, une influente confrérie religieuse au Sénégal.
De rares militants du pouvoir ont acclamé à la sortie de l'aéroport les deux chefs d'Etat sur un parcours pavoisé aux couleurs des deux pays.
"Je suis venue accueillir le président chinois parce que la Chine nous appuie et fait beaucoup de choses au Sénégal dans le domaine des routes et de la construction de stades notamment", a affirmé Aby Diène Samb, qui s'est présentée comme une militante du parti au pouvoir.
Pour Idrissa Sène, un adolescent d'une quinzaine d'années qui dit être élève à Dakar, "la visite du président chinois est une bonne chose mais les relations entre les deux pays n'existent qu'au niveau des dirigeants".
"Il n'y a pas de relations entre les deux peuples (sénégalais et chinois) et c'est ce qui raffermit les liens entre deux pays", a-t-il poursuivi.
Samedi matin, le président chinois doit rencontrer les président de l'Assemblée nationale Mamadou Seck, du Sénat Pape Diop et visiter le chantier du "Grand théâtre national" construit par la Chine à Dakar.
Avant Dakar, le dirigeant chinois avait visité le Mali, pays avec qui la Chine entretient de forts liens diplomatiques depuis son indépendance en 1960.
Cette tournée africaine a lieu dans un contexte de forte progression du commerce entre Pékin et les pays africains.
Selon des statistiques officielles chinoises, le commerce entre la Chine et l'Afrique a atteint en 2008 le record de 106,84 milliards de dollars, en progression de 45,1% sur un an.
Les exportations chinoises vers l'Afrique ont représenté 50,84 milliards de dollars, en hausse de 36,3% par rapport à 2007. Les importations, principalement des matières premières et, surtout, du pétrole, ont totalisé 56 milliards de dollars, soit +54% en glissement annuel.
Après le Sénégal, le président Hu se rendra en Tanzanie et à l'île Maurice.