LVMH gagne 5,50% à 46,84 euros, après la publication de résultats annuels perçus comme rassurants par le marché. Face à la crise, le groupe de luxe n'a pas fait de prévisions pour 2009. Au cours d'une conférence de presse, le PDG Bernard Arnault a jugé qu'il s'agissait du pire ENVIRONNEMENT macroéconomique qu'il ait connu "depuis les vingt années que nous sommes à la tête de ce groupe". Mais les analystes ont salué la résistance du groupe, incarnée en particulier par la marque phare Louis Vuitton, qui a représenté plus de 50% de son résultat opérationnel.
"Même les autres marques se sont révélées plus résistantes que chez Richemont, Swatch ou Bulgari, avec un repli de la croissance organique limité à 2% au quatrième trimestre", a commenté Antoine Belge, analyste de HSBC cité par Reuters.
LVMH a enregistré en 2008 des ventes de 17,2 milliards d'euros, en progression de 4 %. La croissance organique est ressortie à 7 % sur l'année. Au quatrième trimestre, les ventes se sont établies à 5,2 milliards d'euros, en hausse de 4 %. Le résultat opérationnel courant s'est élevé à 3 628 millions d'euros, en progression de 2 %.
A taux de change constants, la croissance du résultat opérationnel courant est de 6 % en 2008. Le résultat net part du groupe s'est établi à 2 026 millions d'euros, stable par rapport à 2007.
M-L.H.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
LVMH est le premier groupe mondial de marques de luxe.
Il intervient dans cinq activités :
-Les vins et spiritueux avec notamment les marques Hennessy, Moêt & Chandon, Veuve Clicquot, Dom Perignon, Château d'Yquem.
-La mode et la maroquinerie (la première activité du groupe), avec entre autres, Louis Vuitton, Kenzo, Givenchy, Christian Dior.
-Les parfums et cosmétiques, avec notamment Guerlain ou Christian Dior.
-Les montres et la joaillerie, avec les marques Tag Heuer ou Chaumet.
-La distribution sélective, qui regroupe Sephora, DFS (duty free), le Bon Marché et la Samaritaine.
Le groupe compte environ 71 000 collaborateurs, dont 74% sont basés hors de France.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- LVMH dispose d'un portefeuille de marques prestigieuses mondialement connues (particulièrement Louis Vuitton, Hennessy, Christian Dior ou Dom Perignon). Elles résistent bien en période de crise et affichent des niveaux de rentabilité élevés. Le groupe consacre l'essentiel de ses investissements à ces marques phares et sa capacité créatrice et marketing contribue à les dynamiser.
- La diversification géographique du groupe lui confère des qualités défensives, notamment grâce à la forte exposition de ses branches clés aux pays émergents, qui représentent 28% du chiffre d'affaires. Le potentiel de développement de la Chine est notamment très important.
- Dans la Distribution Sélective, Sephora dispose désormais d'une assise solide aux Etats-Unis tandis que DFS a rééquilibré l'origine géographique de sa clientèle.
Les points faibles de la valeur
- LVMH est très sensible à l'évolution des taux de change, et notamment du dollar, dans la mesure où les produits de la société sont majoritairement commercialisés dans cette devise.
- Le groupe est dépendant du yen et des flux touristiques asiatiques, compte tenu de leur engouement pour le luxe.
-LVMH peut être touché par une baisse de la demande de Vins et Spiritueux, dont l'activité est structurellement plus volatile.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- En tant que valeur du luxe, LVMH est une valeur cyclique, dépendant fortement de l'état de santé de l'économie.
- Les ventes du groupe sont traditionnellement élevées au mois de décembre (fêtes de Noêl). Les résultats commerciaux de cette période sont donc à suivre avec attention.
- En raison de ses boutiques Duty Free, LVMH est dépendant du niveau de fréquentation des aéroports, très sensible au contexte international.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
La plupart des analystes sont réservés sur le secteur. Ils estiment que la demande en provenance des pays développés devrait s'éroder alors que les groupes subissent à la fois des taux de change défavorables et une hausse des coûts des matières premières. La diversification permet alors aux acteurs de maintenir leurs performances. C'est la stratégie adoptée par LVMH en acquérant Royal Van Lent, qui construit des yachts de grand luxe. L'objectif est de se positionner sur un secteur en croissance, non affecté par la mauvaise conjoncture économique, qui concerne la clientèle la plus aisée de la planète. Le marché des cosmétiques est reconfiguré après l'acquisition d'Yves Saint Laurent Beauté par L'Oréal, qui souhaite consolider ses positions sur le segment haut de gamme. Malgré cette opération, il reste numéro deux sur ce marché en France, derrière LVMH (avec les marques Dior, Givenchy ou Kenzo).