Les marchés européens ont terminé la séance en nette hausse, portés comme les bourses américaines par les espoirs suscités par le plan de relance du gouvernement Obama. A Paris, la tendance a été soutenue notamment par le secteur du luxe, qui a profité largement des chiffres annoncés par LVMH et Hermès. Le secteur de l'automobile était également à l'honneur, avec de fortes progression des deux constructeurs nationaux. A la clôture, le CAC 40 affichait une hausse de 1,84% à 3 122,79 points tandis que l'Eurofirst 80 connaissait une embellie de 2,33% à 2 972,27 points.
Comme partout en Europe, le secteur bancaire a affiché une santé étincelante en Grande-Bretagne depuis ce matin. Barclays, qui a écarté l'aide du gouvernement britannique l'an passé, a ainsi bondi de 6% à 106 pence, tiré à la hausse par les annonces de l'administration Obama. Outre-Atlantique, le gouvernement américain est en effet en train de plancher sur une solution pour relancer le secteur bancaire, et un nouveau plan devrait être présenté dès lundi.
LVMH a gagné 12,66% à 50,02 euros, après la publication de résultats annuels perçus comme rassurants par le marché. Face à la crise, le groupe de luxe n'a pas fait de prévisions pour 2009. Au cours d'une conférence de presse, le PDG Bernard Arnault a jugé qu'il s'agissait du pire ENVIRONNEMENT macroéconomique qu'il ait connu "depuis les vingt années que nous sommes à la tête de ce groupe". Mais les analystes ont salué la résistance du groupe, incarnée en particulier par la marque phare Louis Vuitton, qui a représenté plus de 50% de son résultat opérationnel.
ArcelorMittal a progressé de 6,46% à 22,07 euros ce vendredi à la Bourse d'Amsterdam, sa place unique de cotation. Le premier sidérurgiste mondial a terminé la semaine sur un gain de 24,65% au terme de cinq séances consécutives de hausse. Fortement déprécié (-82% en un an), le titre est conseillé à l'achat par de nombreux brokers. Vendredi, Credit Suisse a renouvelé son opinion de Surperformance dans l'attente de la publication des résultats annuels le 11 février prochain.
Les chiffres macroéconomiques
Près de 600 000 emplois ont été perdus aux Etats-Unis en janvier, une hécatombe sans précédent depuis décembre 1974. Depuis l'entrée en récession des Etats-Unis en décembre 2007, 3,6 millions de postes ont été détruits, a annoncé le ministère du travail. Le taux de chômage a été propulsé de 7,2% à 7,6%, un niveau jamais enregistré depuis 1992. Signe de l'ampleur de la dégradation récente du marché du travail, la moitié des destructions d'emplois a eu lieu au cours des trois derniers mois.
En janvier, 598 000 emplois ont ainsi disparu, soit près de 50 000 de plus qu'attendu par les économistes. En outre, les chiffres des pertes des deux derniers mois ont été révisés en hausse de 584 000 à 597 000 pour novembre et de 524 000 à 577 000 pour décembre.
La France a enregistré un déficit commercial record de 55,7 milliards d'euros en 2008, après 40,6 milliards en 2007. En décembre, le déficit s'est élevé à 2,45 milliards de dollars.
Les commandes à l'industrie en Allemagne ont accusé un repli de 6,9% en décembre, en données corrigées des variations saisonnières après une baisse de 5,3% en novembre, contre -6% en première estimation. Les économistes attendaient en moyenne une baisse de 2,5% en décembre.
La production industrielle allemande s'est contractée de 4,6% au mois de décembre après une baisse de 3,7% le mois précédent. Les analystes attendaient une chute de seulement 2,5% sur le dernier mois de l'année.
A la clôture, l'euro cote 1,2860 face au dollar américain.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Taux directeur : Il s'agit du taux d'intérêt principal de chacune des banques centrales dans le cadre des prêts aux institutions financières commerciales. Le pilotage de ces taux est un instrument de politique monétaire, qui permet d'agir sur la vie économique d'un pays. Ainsi, lorsque celui-ci veut aider sa monnaie ou lutter contre l'inflation, il lui faut relever légèrement ses taux directeurs, tout en veillant à ne pas trop peser sur la croissance.
BCE (Banque Centrale Européenne) : La Banque centrale européenne (BCE) se veut avant tout la gardienne de la stabilité des prix à moyen terme dans la zone euro (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce), afin de protéger le pouvoir d'achat et de contribuer à l'instauration d'un environnement économique favorable. La BCE et les banques centrales nationales des 12 pays de la zone euro constituent ce qu'on appelle l'Eurosystème. Les banques centrales des trois Etats de l'Union européenne n'ayant pas encore adopté l'euro (Danemark, Suède et Royaume-Uni) ne participent pas au processus de décision concernant la politique monétaire unique.
Organe de décision suprême de la BCE, le conseil des gouverneurs (composé des six membres du directoire de la BCE et des douze gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro) est habilité à fixer les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales et autres établissements de crédit peuvent obtenir de la monnaie (c'est-à-dire de la liquidité). Ces établissements jouent le rôle de canal de transmission de la politique monétaire vers l'ensemble des agents économiques. Ainsi, le conseil des gouverneurs pilote indirectement les taux d'intérêt pratiqués dans l'ensemble de l'économie de la zone euro, notamment les taux des prêts accordés par les banques commerciales aux ménages et aux entreprises et les taux de rémunération des dépôts des épargnants.