L'usine Ford de Blanquefort (Gironde) va être reprise avec ses 1.600 salariés par la société HZ holding France, "en étroite collaboration" avec l'industriel allemand Johann Hay, ont annoncé lundi à Bordeaux les repreneurs.
Johann Hay, spécialisé dans la fabrication de pièces automobiles, travaillera "en étroite collaboration" avec le repreneur officiel, HZ Holding France, filiale de HZ Germany, et dont le nom n'avait jamais été évoqué dans le dossier, a indiqué Birger Hammerstein, directeur général de Johann Hay, lors d'une conférence de presse.
Selon le ministère français de l'Economie, le groupe Hay est l'actionnaire majoritaire de HZ Holding. M. Hammerstein a précisé que son groupe employait 2.000 salariés pour un chiffre d'affaires 2008 de 550 millions d'euros.
Aucun détail n'a été livré sur le montage financier liant Hay et HZ, ni sur la date effective de la transaction avec Ford Europe.
L'acquisition de cette usine, dédiée à la fabrication de boîtes de vitesses automatiques et menacée de fermeture depuis l'annonce par Ford de son intention de stopper sa production d'ici fin 2011, ne donnera lieu à "aucun changement du niveau d'emploi", a assuré Markus Ziegler, PDG de HZ Holding France.
"Nous sauvegarderons le niveau d'emploi actuel", à des "conditions salariales inchangées", a renchéri M. Ziegler, qui a l'intention d'orienter le site vers la production de pièces usinées pour éoliennes.
Des ingénieurs allemands sont d'ailleurs attendus sur le site "dès la semaine prochaine", afin d'étudier les modalités d'installation de nouvelles machines-outils, a ajouté M. Hammerstein.
HZ Holding s'est pour sa part engagée à investir dans l'usine "200 millions d'euros" d'ici 2013 "pour y financer six projets industriels, dont un dans le domaine des énergies renouvelables", a précisé Ford dans un communiqué. Le constructeur automobile américain a par ailleurs confirmé qu'il continuerait de se fournir en boites de vitesses automatiques "jusqu'en 2011" chez Ford Aquitaine Industries.
Selon Markus Ziegler, le "business plan" de HZ Holding comprend déjà "un premier projet" de production de "grandes couronnes pour des éoliennes et des turbines à vent d'un montant de 80 M EUR", mais l'entreprise continuera de produire des pièces destinées à l'industrie automobile.
Aucun détail n'a été communiqué sur le montant de la transaction, mais la ministre de l'Economie Christine Lagarde, présente à Bordeaux, a indiqué que l'Etat accorderait au repreneur "une prime à l'aménagement du territoire" d'un montant de 12 millions d'euros, soit "50% du budget" de l'opération, en échange d'une "garantie sur le maintien de l'emploi".
"On va garder notre coeur de métier. Les éoliennes, c'est une des énergies de demain", s'est félicité le secrétaire de Comité d'entreprise de l'usine, Francis Wilsius.
"Les nouvelles productions pourraient débuter très vite, dès la fin de l'année", a-t-il ajouté, estimant toutefois qu"il faudra de grandes séries pour nourrir 1.620 familles".
Vincent Feltesse, maire de Blanquefort et président PS de la Communauté urbaine de Bordeaux, a évoqué pour l'AFP "une très bonne nouvelle", mais il sera d'"une grande vigilance" tant que le montage financier ne sera pas précisé.
Le maire de Bordeaux, Alain Juppé (UMP) a salué dans un communiqué "une conclusion heureuse (...) qui est une preuve de la compétitivité de l'industrie française".