Le rouble a poursuivi sa chute vendredi face au dollar et à l'euro, mais les autorités russes ont annoncé qu'elles n'entendaient pas infléchir leur politique.
Le panier dollar-euro qui sert de référence à la BCR a ouvert la séance de vendredi à 40,20 roubles, soit une hausse de 1,21% par rapport à la clôture de la veille, a rapporté l'agence RIA Novosti. Il avait déjà gagné près de 2% la veille.
Le panier se rapproche ainsi nettement du niveau de 41 roubles que lui avait attribué la Banque centrale de Russie (BCR) jeudi dernier après avoir mis fin à la politique de dévaluation progressive du rouble suivie ces deux derniers mois. La banque avait précisé qu'elle interviendrait pour maintenir le rouble à l'intérieur un "corridor" de 26-41 roubles face au panier dollar-euro.
Le premier vice-Premier ministre russe Igor Chouvalov, s'exprimant vendredi devant le Parlement russe, s'est toutefois voulu rassurant.
"Nous (les autorités russes) avons dit que nous ne permettrions pas de variation brusque du cours du rouble, que la situation resterait sous contrôle (...) Je peux dire que, pour l'instant, toutes ces promesses ont été tenues", a-t-il dit.
Selon lui, il ne faut pas d'ailleurs attendre d'inflexion de la politique monétaire de la Russie dans l'immédiat: "conformément à ce qu'a annoncé il y a deux semaines (la BCR, ndlr), le taux de change du rouble devrait aller jusqu'à 36 roubles (pour un dollar) et aucune autre décision n'est attendue par la suite", a-t-il dit.
Le président de la BCR, Sergueï Ignatiev, a abondé dans son sens: "pour maintenir le cours à l'intérieur du corridor, la Banque de Russie utilisera les interventions en devises, les taux d'intérêt et la limitation des allocations de liquidités", a-t-il dit, cité par RIA Novosti.
Le rouble continuait de s'affaiblir face au dollar vendredi: ce dernier évoluait à des plus hauts historiques face à la monnaie russe, gagnant 58 kopecks à 35,42 roubles vers 08H30 GMT, selon les données de la Bourse Micex.
Même tendance par rapport à l'euro, qui s'appréciait de 6 kopecks à 45,75 roubles.
Chris Weafer, analyste de la banque Uralsib, estime dans une note vendredi qu'"une nouvelle reculade (du rouble, ndlr) semble inévitable étant donné que le prix du pétrole donne des signes de vulnérabilité".
"Au rythme actuel de dévaluation et d'accélération de l'inflation, le niveau de 41 roubles face au panier risque de ne de pas être tenable si la dégradation budgétaire et monétaire se poursuit", souligne de son côté Natalia Orlova, analyste de la banque russe Alfa.