La Banque centrale russe (BCR) a annoncé jeudi qu'elle allait mettre fin à sa politique de dévaluation progressive du rouble en permettant un dernier ajustement à la baisse d'environ 10% vendredi, alors que la monnaie russe a déjà perdu près du quart de sa valeur en deux mois.
"Le 23 janvier, la Banque de Russie va achever (la politique) de correction (...) de la limite du corridor technique entamée le 11 novembre", indique-t-elle dans un communiqué.
Le cours du rouble n'est pas autorisé à flotter librement: la BCR a pour politique de le maintenir dans une marge de fluctuation établie face à un panier euro-dollar, si nécessaire en intervenant sur les marchés des changes.
Ces deux derniers mois, elle avait progressivement laissé cette marge s'élargir pour permettre de fait au rouble de se dévaluer, et il avait déjà cédé un quart de sa valeur face au panier.
"A partir du 23 janvier 2009, la frontière supérieure du corridor technique sera fixée à 41 roubles", indique la BCR dans son communiqué.
Dans la matinée de jeudi, cette limite était fixée selon les agences de presse russes à 37,22 roubles environ face au panier euro-dollar, ce qui correspond donc à une différence d'environ 10%.
Cette décision a été prise "au regard du risque toujours existant d'une aggravation de la conjoncture du commerce extérieur pour la Russie, bien que la Banque de Russie considère ce risque comme modéré et n'ait pas l'intention de modifier cette frontière dans les mois à venir", explique-t-elle.
Plusieurs hauts responsables russes avaient évoqué cette semaine une fin prochaine de la politique de dévaluation progressive du rouble.
"La période de baisse rapide du rouble approche de sa fin", avait déclaré le conseiller économique du Kremlin, Arkadi Dvorkovitch.
Le ministre des Finances Alexeï Koudrine avait de son côté assuré aux épargnants détenant des roubles qu'ils n'avaient aucun souci à se faire s'ils n'avaient pas l'intention de s'en servir d'ici à 2 ou 3 ans.
"Le rouble va redevenir stable et recommencer à s'apprécier, une fois passée la période d'affaiblissement (nécessaire pour accéder) à un nouvel équilibre en raison de la baisse des cours du pétrole", avait-il dit selon l'agence Interfax.