La Bourse de New York était en nette baisse mardi matin, sous l'effet des inquiétudes pour le système bancaire, malgré l'optimisme suscité par l'entrée en fonction du nouveau président américain, Barack Obama: le Dow Jones perdait 1,66% et le Nasdaq 2,71%.
Vers 15H45 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) cédait 137,71 points, à 8.143,51 points, et l'indice Nasdaq, à dominante technologique, 41,48 points, à 1.487,85 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 2,39% (20,28 points), à 829,84 points.
Wall Street avait terminé en hausse vendredi, au terme d'une séance volatile, marquée par les interrogations sur les banques après l'annonce d'une aide fédérale à Bank of America et la réorganisation de sa concurrente Citigroup. Le Dow Jones avait gagné 0,84% et le Nasdaq 1,16%.
Wall Street était fermée lundi pour cause de jour férié aux Etats-Unis.
Le marché n'observait pas de hausse, contrairement aux attentes de beaucoup d'opérateurs avec l'arrivée au pouvoir de M. Obama. "Les gens anticipent: ils pensent qu'après un rebond le marché aurait baissé. Il y avait trop d'attente autour d'un simple discours", a estimé Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
"Si les espoirs sont élevés avant l'investiture du président élu Barack Obama, les contrats à terme sur les indices américains ne le sont pas", a constaté Joseph Hargett, de Schaeffer's Research.
"Le secteur bancaire va mener la baisse, les courtiers s'adaptant aux derniers développements en Europe, y compris une perte attendue de 42 milliards de dollars pour Royal Bank of Scotland" et une participation accrue du gouvernement britannique dans le secteur, a ajouté l'analyste.
La banque RBS avait perdu environ 70% en Bourse lundi. L'inquiétude continuait de ronger les investisseurs mardi, poussant à la baisse une autre banque, Lloyds Banking Group, sur fond de spéculations sur de fortes dépréciations, voire d'une possible nationalisation.
Les banques américaines, elles-mêmes objet d'une actualité fournie en fin de semaine dernière, continuaient de chuter. Bank of America, dont la note à été dégradée par l'agence de notation Moody's après ses premières pertes trimestrielles en 17 ans, dégringolait de 19,46% à 5,78 dollars.
Sa concurrente Citigroup, qui a elle aussi affiché un lourd déficit, chutait de 10,86% à 3,12 dollars, après avoir enfoncé un peu plus tôt son plus bas niveau atteint au plus fort de la crise de l'automne.
JPMorgan Chase (-12,31%), Wells Fargo (-14,03%), Goldman Sachs (-8,53%) et Morgan Stanley (-8,90%) suivaient.
Le groupe pharmaceutique Johnson and Johnson s'effrittait de 0,44% à 57,19 dollars, après avoir dépassé les attentes au quatrième trimestre 2008 et sur l'ensemble de l'année écoulée. Mais il s'est montré prudent pour la nouvelle année, en tablant sur des résultats en léger retrait.
Les valeurs technologiques était en nette baisse alors que plusieurs poids lourds du secteur doivent publier leurs résultats cette semaine. Le groupe Cisco (-2,15%) pourrait se lancer sur le marché des serveurs informatiques, au risque d'entrer en collision frontale avec ses propres clients IBM et HP.
Le groupe pétrolier ConocoPhillips, qui va devoir passer pour 34 milliards de dollars de dépréciations d'actifs au quatrième trimestre, baissait de 3,85%.
Le marché obligataire baissait aussi fortement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans remontait brutalement à 2,453%, contre 2,304% vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,036% contre 2,894%.