La Bourse de New York va rester vulnérable la semaine prochaine aux annonces des entreprises, qui vont commencer à dévoiler leurs résultats trimestriels et donner ainsi une idée plus précise des dégâts provoqués par la crise sur leur activité.
"La saison des résultats s'annonce difficile, et c'est probablement ce qui inquiète le marché plus que tout", prévient Marc Pado, analyste de Cantor Fitzgerald.
Sur la semaine écoulée, le Dow Jones a cédé 4,8% à 9.034,69 points, après avoir un bond de 6% la semaine précédente. Le Nasdaq à dominante technologique, a reculé de 3,7% à 1.571,59 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 de 4,4% à 890,35 points.
La semaine a apporté son lot de mauvaises nouvelle, avec pour point d'orgue les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, qui ont confirmé les craintes qui s'étaient accumulé sur le marché pendant la semaine. Avec plus de 500.000 suppressions nettes d'emplois en décembre, le chômage est monté à 7,2%, son plus haut niveau depuis janvier 1993.
Mais surtout, alors que la saison des résultats approche à grand pas, des grands noms de Wall Street ont lancé des avertissements sur leurs résultats trimestriels: le distributeur Wal-Mart, le fabricant de microprocesseurs Intel, le pétrolier Chevron, ou encore le groupe de médias Time Warner.
Autant de secteurs touchés, qui "montrent que la saison des résultats ne sera pas bonne", souligne M. Pado. "Il y aura des déceptions, les investisseurs le savent, mais jamais assez".
La semaine prochaine, le producteur d'aluminium Alcoa ouvrira le bal lundi des publications de résultats, avant Intel jeudi, le gros de la saison venant dans les semaine suivantes, ce qui pourrait donner l'occasion au marché de retester les planchers atteints en novembre, selon M. Pado.
Outre ces annonces attendues, Wall Street n'est pas à l'abri de nouveaux avertissements sur résultats qui pourraient se multiplier dans les prochains jours, prévient Gina Martin, de Wachovia Capital Markets.
Selon l'analyste, face à des indicateurs économiques "déprimants" et des résultats d'entreprises en berne, "les investisseurs tentent d'adopter une attitude relativement prudente vis-à-vis du marché, et préfèrent attendre".
Ce manque d'enthousiasme se reflète dans un volume d'échanges qui reste très faible malgré la fin de la période des fêtes.
Les opérateurs gardent aussi les yeux tournés vers Washington, à l'approche de la prise de fonction de Barack Obama, le 20 janvier, avec l'espoir d'une adoption rapide du plan de relance.
"Sera-t-il adopté rapidement, à quel point le Congrès va le discuter? Ce qu'on veut, c'est voir la situation s'améliorer, et le plan de relance être adopté", explique Marc Pado.
Sur le front macroéconomique, la semaine sera dominée par les chiffres de l'inflation, avec les prix à l'importation mercredi, à la production jeudi et à la consommation vendredi.
"On risque de voir réapparaître le débat sur la déflation", l'une des craintes actuelles des économistes, s'alarme Gina Martin.
Le marché suivra également mercredi les chiffres des ventes de détail, reflet d'un autre sujet sensible, la consommation, puis vendredi, ceux de la production industrielle et l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan.
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, a progressé à 2,407%, contre 2,146% vendredi dernier et celui à 30 ans à 3,055%, contre 2,815% une semaine plus tôt.