FO ne signera pas le projet d'accord conclu sur l'assurance chômage avant Noël entre le patronat et les syndicats, selon une déclaration de son Bureau confédéral publiée mercredi.
Cette décision a été prise "à l'unanimité" du Bureau confédéral, précise le texte.
Côté syndicats de salariés, la CGT avait confirmé mardi qu'elle ne signerait sans doute pas ce texte, qui organise l'indemnisation du chômage pour 2009 et 2010. Les autres syndicats n'ont pas encore pris position.
Côté patronal, une incertitude prévaut en ce qui concerne la signature de la CGPME.
Entre autres motifs, FO "considère que dans le contexte de crise économique et sociale aiguë qui se traduit par une augmentation du chômage et de la durée de chômage, il est inacceptable de prévoir de manière quasi automatique une baisse des cotisations, ce qui est tout simplement hors du temps".
Une clause a été introduite dans le projet d'accord à la demande du Medef, prévoyant une diminution des contributions des employeurs et des salariés à partir du 1er juillet, si le régime d'assurance chômage présente un résultat d'exploitation positif.
Selon le Bureau confédéral de FO, ce dispositif "est d'autant plus choquant que le patronat a obtenu un report de l'augmentation de la cotisation retraite, ce qui fait perdre à la caisse nationale d'assurance vieillesse 1,8 milliard d'euros par an".
La centrale de Jean-Claude Mailly note d'autre part que "l'ouverture des droits au chômage pour une première affiliation est abaissée à quatre mois", soit "100.000 chômeurs de plus potentiellement indemnisés".
Mais, affirme-t-elle, "d'autres dispositifs nouveaux sont fortement réducteurs de droits".
"Des dizaines de milliers de chômeurs, de l'actuelle filière 3 (23 mois d'indemnisation pour 16 mois de cotisations) ou de plus de 50 ans, risquent de voir fortement réduite leur durée d'indemnisation dans un contexte de chômage croissant", argue FO, reprenant à son compte la principale critique de la CGT.
Pour Force ouvrière, "il n'est pas admissible, qui plus est en pleine période de crise, de déshabiller Pierre pour habiller Paul".
Le Bureau confédéral annonce aussi qu'en revanche, FO "sera signataire" du projet d'accord sur la convention de reclassement personnalisé (CRP), "compte tenu des améliorations apportées".
Cette formule permet à un salarié d'une entreprise de moins de 1.000 salariés, licencié économique, de bénéficier d'un reclassement personnalisé et d'un régime d'indemnisation plus favorable (80% du salaire brut antérieur pendant les huit premiers mois, 70% les quatre mois suivants, selon le projet négocié avant Noël).