La Bourse de New York a fini en forte baisse jeudi, plombée par les difficultés du conglomérat General Electric et la chute des cours du pétrole : le Dow Jones a perdu 2,49% et le Nasdaq 1,71%.
Le dow jones industrial average (djia) a lâché 219,35 points, à 8.604,99 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 26,94 points, à 1.552,37 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de son côté de 2,11% (19,07 points), à 885,35 points, dans un volume peu étoffé.
Hésitante toute la matinée, la place new-yorkaise a accusé le coup quand l'agence de notation Standard & Poor's (SP) a abaissé la perspective de la note de General Electric, ont relevé les analystes du site d'analyse financière Briefing.com.
Cette annonce a été particulièrement mal reçue par le marché car GE, dont les activités vont des médias à l'énergie, est considéré comme un baromètre de la santé des entreprises américaines.
Et alors que SP a justifié sa décision par les difficultés des activités financières de GE, "c'est une autre mauvaise nouvelle sur le front du crédit", a relevé Owen Fitzpatrick, de la Deutsche Bank.
Le titre GE a fini en recul de 8,22%, à 15,96 dollars, pénalisant particulièrement le secteur financier. La banque Citigroup a perdu 5,11%, à 7,43 dollars, JPMorgan Chase 5,18%, à 30,21 dollars, et Bank of America 4,51%, à 13,96 dollars.
Selon Peter Cardillo, d'Avalon Partners, la chute des cours du pétrole, qui sont tombés à New York sous les 36 dollars, à leur plus bas niveau depuis plus de quatre ans, ont "pesé sur les indices".
"Le marché y voit une mauvaise nouvelle: si les prix continuent de baisser, cela reflète l'idée que l'économie se dégrade encore plus que ce que l'on pensait", a-t-il expliqué.
Le groupe pétrolier ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, a cédé 5,01% à 77,00 dollars, son concurrent Chevron 4,93% à 73,03 dollars.
Autre épine dans le pied de Wall Street, le débat sur l'avenir des constructeurs automobiles a été relancé par la Maison Blanche, laquelle a indiqué qu'un dépôt de bilan préalable à une aide au secteur était une OPTION envisageable.
L'action General Motors a fini en chute de 16,25% à 3,66 dollars et celle de Ford de 9,55% à 2,84 dollars.
Les investisseurs craignent qu'une aide des autorités "n'arrive pas à temps" pour éviter des faillites, ce qui aggraverait encore la situation économique, a jugé Owen Fitzpatrick.
Les chiffres hebdomadaires de l'emploi ont montré un recul du nombre de nouveaux chômeurs indemnisés la semaine dernière, après un pic la semaine précédente, mais continuent de refléter une dégradation très rapide de l'activité économique.
Pour Frederic Dickson, de DA Davidson, "certains investisseurs sont inquiets de la chute récente du dollar face à l'euro et au yen". L'euro est grimpé à 1,47 dollar jeudi, contre moins de 1,30 dollar au début du mois.
FedEx, en nette hausse une grande partie de la séance, a fini sur un recul de 2,14%, à 62,60 dollars. Le groupe de messagerie a publié un bénéfice trimestriel conforme aux attentes, confirmé ses prévisions et annoncé de nouvelles mesures de restructuration.
Le titre Nike a pris 4,05% à 52,69 dollars. Le fabricant d'articles de sport a annoncé un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes.
L'émetteur de cartes de crédit Discover Financial Services a bondi de 7,93% à 9,26 dollars. Il a demandé à devenir une holding bancaire pour bénéficier au plan de sauvetage du secteur financier mis en place par le gouvernement américain.
En revanche, l'éditeur de jeux vidéo Take-Two Interactive Software, que son concurrent Electronics Arts avait tenté en vain de racheter, a chuté de 26,59% à 8,91 dollars, en raison de résultats trimestriels décevants, ont relevé les analystes.
Le marché obligataire, monté en flèche mercredi, a continué sur sa lancée. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,074%, contre 2,190% mercredi soir, et celui à 30 ans à 2,546%, contre 2,665%.