Sud-PTT a dénoncé mercredi les projets de cession d'actifs immobiliers dans dix centres de tri de La Poste, y voyant la menace que des "spéculateurs" récupèrent les murs sans en assumer l'entretien à long terme.
"Après la transmission du patrimoine de La Poste dans la filiale Poste Immo, le gouvernement s'apprête à passer à l'étape suivante dans le cadre de son plan de privatisation de La Poste. Il s'agit d'autoriser l'établissement public à vendre des centres de tri à un consortium d'investisseurs pour dégager de l'argent frais", affirme le syndicat dans un communiqué.
Pour Sud-PTT, cette cession aboutirait à "remettre du patrimoine public entre les mains d'un consortium de spéculateurs ou d'entreprises exposées aux aléas de la crise économique" et révèle que le gouvernement et la direction de La Poste "ont pris les devants sur le plan de la privatisation".
"Les financiers qui vont récupérer les murs de ces centres de tri pour les louer à la Poste auront bien d'autres priorités qu'entretenir les locaux", s'est inquiété Nicolas Galepides (Sud), interrogé par l'AFP.
La Poste avait annoncé fin août dans un communiqué l'approbation par son conseil d'administration d'un projet "Akatea", visant à créer "un organisme de placement collectif en immobilier (OPCI), dans lequel seraient transférées dix plates-formes industrielles Courrier et Colis".
"Le capital de cette société serait ouvert à des investisseurs institutionnels. Le Groupe, qui louerait ces plates-formes à l'OPCI, resterait en charge de l'exploitation et de la modernisation des sites et détiendrait environ 20% du capital", précisait alors le groupe.
La Poste a réalisé au premier semestre un bénéfice net de 481 millions euros, en baisse de 19%.